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Etude sur la souris

AVC : un masque à oxygène évite les séquelles neuronales

Par Audrey Vaugrente

Appliquer un masque à oxygène aux patients qui font un AVC pourrait être efficace. Sur la souris, cette méthode évite les séquelles neuronales et les déficits sensori-moteurs.

OJO Images / Rex Featur/REX/SIPA

L’accident vasculaire cérébral est lourd de conséquences. 3 personnes sur 4 en conservent des séquelles définitives, malgré des traitements qui permettent une restauration rapide de la circulation sanguine dans le cerveau. Mais à ce jour, aucune méthode ne parvient à préserver les tissus endommagés par la privation d’oxygène. Une équipe de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) a peut-être trouvé la solution à ce problème. Elle présente dans Brain les résultats d’une étude menée sur la souris. Son outil : un masque à oxygène.

Les animaux ont été placés dans une situation reproduisant un modèle particulier d’AVC : un rétablissement spontané de l’afflux sanguin dans le cerveau (reperfusion spontanée précoce). La moitié d’entre eux a été laissée en l’état, puisque leur situation ne posait plus de problème. L’autre moitié a bénéficié de l’approche testée par les chercheurs de l’Inserm : la simple pose d’un masque à oxygène à pression normale.

Dès le transport en ambulance

Par rapport aux souris non traitées, les secondes ont présenté une réelle amélioration des tissus à l’IRM. Le traitement prévient presque totalement la perte de neurones, et évite l’ensemble des déficits sensori-moteurs. Les séquelles les plus fréquentes d’un AVC sont justement l’hémiplégie et l’aphasie.

« Ce travail a également une valeur importante pour sa transposition à l’homme car le traitement consiste en une simple bouteille à oxygène et un masque facial léger. Ce traitement serait donc très facile à mettre en œuvre chez des patients ayant un AVC, ce dès le transport en ambulance, estime Jean-Claude Baron, qui signe ces travaux. Il serait également envisageable de le mettre en œuvre à domicile, avant l’arrivée des secours, chez les patients à haut risque d’AVC, grâce à une formation minimale du patient et de son conjoint. »

En France, un AVC se déclare toutes les quatre minutes. Si les traitements actuels permettent de rétablir la circulation sanguine dans l’artère obstruée, ils ne sauvent que les tissus encore viables. Les séquelles sont lourdes pour les patients. Après un tel incident, 25 % ne reprennent jamais d’activité professionnelle, et autant souffrent de dépression.