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Revue de la littérature

Obésité : l’espoir d’un régime personnalisé grâce à la génétique

Par Audrey Vaugrente

L'avenir de la prise en charge de l'obésité réside dans la médecine de précision. Selon des experts, la génétique et les capteurs permettront des approches personnalisées.

SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA

Finis les régimes de stars. A chaque personne correspondra un jour son hygiène de vie personnalisée. C’est en tout cas ce que prévoit un groupe de travail réuni par les National Institutes of Health (NIH), chargés de la recherche médicale et biomédicale aux Etats-Unis. Après une revue extensive de la littérature, les experts livrent dans Obesity leur état des lieux sur la prise en charge de l’obésité à ce jour, et sur son avenir. Dans ce domaine aussi, la médecine de précision devrait se développer très rapidement.

La clé des gènes

Podomètres, balances, mais aussi assiettes connectées : les appareils d’auto-mesure se multiplient sur les étagères high-tech. Et les spécialistes de l’obésité pourraient bien y recourir de manière croissante, à mesure que les prix baissent. Ces outils permettent en effet de mesurer de manière précise l’environnement, l’alimentation, l’activité physique et le stress de chaque patient. Autant d’éléments précieux dans la mise en place d’une intervention pour perdre du poids.

Mais tous ces capteurs sont arrivés à un palier. Le secteur qui doit encore se développer réside dans l’organisme même des individus, plus précisément leur ADN. Les travaux sur les facteurs génétiques influençant l’obésité se multiplient. Certaines mutations favorisent la prise de poids – en provoquant le stockage de l’énergie au lieu de sa dépense par exemple –, d’autres l’inverse. Les interactions sont nombreuses et complexes.

Développer les algorithmes

Tout reste à faire, de la mise au point de tests génétiques à l’utilisation des résultats. Les experts devront notamment développer des algorithmes capables de croiser les données sur l’hygiène de vie et celles sur la génétique, afin de définir une intervention adaptée. A ce sujet, Molly Bray, généticienne à l’université du Texas à Austin (Etats-Unis) se montre assez optimiste. « Je pense que d’ici 5 ans, nous verrons des gens utiliser une combinaison de données génétiques, comportementales et d’autres outils sophistiqués pour développer des programmes de gestion du poids individualisés », juge-t-elle.

Cette voie est particulièrement porteuse d’espoir, car elle pourrait résoudre le problème central dans la prise de l’obésité : le succès à long terme. « Les statistiques sont assez désastreuses », reconnaît Molly Bray. Une meilleure identification des facteurs génétiques et comportementaux devrait permettre de comprendre comment la rechute survient.