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Pérenniser les espèces

FIV : première naissance de "chiots éprouvette" aux USA

Par Ambre Amias

Après 30 ans de tentatives infructueuses, 7 chiots conçus par fécondation in vitro ont vu le jour cet été aux Etats-Unis.

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Ils sont en bonne santé, et mignons à souhait. Sept chiots sont nés cet été aux Etats-Unis après fécondation in vitro (FIV). Une première mondiale après des décennies de recherche scientifique : aucun canidé n’avait vu le jour selon cette procédure, pratiquée sur les humains depuis plus de trente ans. Les résultats de cette prouesse ont été publiés dans la revue PLOS One.

« On a essayé depuis le milieu des années 1970 la fécondation in vitro avec des chiens mais sans jamais réussir », précise Alex Travis, professeur de biologie de la reproduction à l'école vétérinaire de l'Université Cornell, aux Etats-Unis, qui a dirigé cette expérience. Cette difficulté tenait notamment aux cycles de reproduction des chiens, qui sont différents de ceux des autres mammifères, ce qui complique la fécondation des ovocytes.


La portée de chiots issus de la FIV (PLOS One)


Taux de réussite record

Les scientifiques expliquent avoir réussi l’expérience en ajoutant du sel de magnésium dans le sperme des chiens pour stimuler leur capacité à fertiliser les œufs. Les sept chiots sont issus de trois cycles ovariens, incluant trois mères beagles, et deux pères – un beagle et un épagneul cocker – qui ont produit, au total, 19 embryons.

Les embryons ont été congelés avant d’être implantés dans l'oviducte de la chienne-porteuse (l'équivalent des trompes de Fallope chez les humains) au moment le plus opportun de son cycle reproductif. Les chercheurs ne s’attendaient pas à un nombre si élevé de grossesses. En effet, grâce à la technique développée pour surmonter ces difficultés ces chercheurs sont parvenus à un taux de succès de fécondation in vitro de 80 à 90 %, précise le professeur Travis.

Modèle d'étude des maladies humaines

Les chiens partagent plus de 350 maladies héréditaires et traits avec les humains, et presque deux fois plus de gènes que toutes les autres espèces animales. De ce fait, « les chiens offrent un outil puissant pour comprendre les fondements génétiques des maladies » humaines, expliquent les auteurs. Par ailleurs, en tant qu’animaux domestiques, ils vivent dans le même environnement que les humains, et constituent à ce titre également un modèle d’étude très utile.

De plus, cette avancée pourrait favoriser la conservation des espèces canines en danger d'extinction, notamment celles, proches des chiens, qui vivent en milieu sauvage (loups, renards, coyotes, chacals…) en utilisant des technologies d'édition génétique permettant d'éliminer des maladies héréditaires canines.