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Saveur fruits, barbe à papa ou cupcake

E-cigarette : des liquides aromatisés à l’origine de maladies respiratoires

Par Ambre Amias

Les dangers de la e-cigarette restent encore peu connus. D'après des chercheurs américains, les arômes utilisés pour donner du goût seraient dangereuses.

SERGE POUZET/SIPA

La cigarette électronique continue de faire polémique au sein de la communauté scientifique. Ce sont désormais les arômes, ajoutés pour donner du goût, qui sont mises en cause.

Des chercheurs de l'université américaine d'Harvard ont analysé 51 types de e-cigarettes différents, afin de savoir si leur liquide contenait du diacetyl. Cette molécule peut engendrer des bronchiolites oblitérantes, maladie caractérisée par une inflammation de la paroi des bronchioles.  

Le lien entre diacetyl et maladies respiratoires a été mis en évidence il y a une dizaine d’années chez les ouvriers qui produisaient du pop-corn au beurre. Ils inhalaient alors ce composé chimique, utilisé pour recréer la saveur beurrée. Dans le cas des cigarettes électroniques, il est utilisé pour préparer des saveurs fruitées, à la barbe à papa ou au « cupcake ».

 

Concentration élevée

Afin de déterminer les concentrations de diacetyl dans le liquide des e-cigarettes, ces dernières ont été enfermées dans des récipients.  La fumée de cigarette a alors été relâchée pour une durée de 8 secondes toutes les 30 secondes. Les chercheurs ont alors analysé la composition de l’air dans le récipient.

En plus de diacetyl, à concentration élevée, identifié dans 47 saveurs de cigarettes sur 51, ils ont également identifié la présence d’acétoin et de 2,3-pentanedione, deux substances susceptibles de causer des dégâts à la santé respiratoire.

« Il y a encore trop peu de données disponibles sur la e-cigarette, car nous nous sommes principalement préoccupés des effets de la nicotine mais pas des autres substances. Nos travaux montrent que certains composés seraient pourtant à l’origine de graves maladies respiratoires » souligne David Christiani, l’un des chercheurs de Havard, à l’origine de l’étude.

L'équipe appelle donc  les pouvoirs publics à s'intéresser de plus près aux effets de la e-cigarette et à mieux encadrer sa composition.