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Pas chez les hommes

Diabète : des soins personnalisés réduisent la mortalité chez la femme

Par Arnaud Aubry

Les femmes qui reçoivent un traitement personnalisé contre le diabète auraient 26 % de risques en moins de mourir prématurément que celles qui reçoivent une prescription de routine.

Jeremy Maude / Mood Boa/REX/SIPA

Des soins sur-mesure contre le diabète réduisent la mortalité précoce (toutes causes confondues) chez les femmes, selon une étude de l'Université de Copenhague (Danemark)  publiée dans Diabetologia, le journal de l'Association européenne de l'étude du diabète. La même étude montre par contre que ce n'est pas vrai chez les hommes.

Afin d'obtenir ces résultats, les scientifiques ont repris une cohorte établie lors d'une précédente étude. Entre 1989 et 1995, des danois avaient étudié l'impact des soins personnalisés contre le diabète sur la mortalité.  Dans le premier groupe de patients nouvellement diagnostiqués avec un diabète de type 2, les médecins généralistes étaient encouragés mettre l'accent sur l'importance du régime alimentaire et de l'exercice physique, de retarder l'usage de médicaments contre le diabète, jusqu'à ce que les effets de l'alimentation et de l'exercice aient pu être observés). Les médecins devaient également fixer à chaque patient des objectifs à évaluer tous les 3 mois.

Dans le groupe contrôle, les médecins généralistes étaient libres de choisir le traitement de leur choix et de le changer au cours du temps, comme ils le feraient normalement. Cette première étude n'avait pas montré d'effets sur la mortalité.

Des résultats spectaculaires

Dans cette nouvelle étude, les auteurs ont à nouveau suivi les participants de l'étude initiale, pendant 13 ans cette fois-ci, de 1995 à 2008. Et les résultats sont impressionnants.
Les données récoltées par les scientifiques montrent que les femmes ayant reçu un traitement personnalisé avaent 26 % de risquesen moins de mourir de manière prématurée, toutes causes confondues; ce taux s'élevant à 30 % pour une cause liée au diabète.Les femmes ayant été suivies au plus près avaient également 41 % de risques de moins de souffrir d'une attaque.
Aucune de ces différences n'a été observée entre les patients masculins en fonction du type de traitement.

Besoin d'une approche genrée des soins contre le diabète

Dans leur conclusions, les scientifiques expliquent que  « les améliorations observées chez les femmes pourraient être expliquées par des problèmes de genre aussi bien culturels que sociaux ». Ainsi, alors que les « femmes acceptent la maladie et mettent en œuvre plus facilement les soins, - ce qui pourrait avoir un effet sur les résultats à long-terme », les patients, eux, pourraient  être perturbés par la maladie, « puisqu'elle demande des examens quotidiens et un changement de mode de vie. »

Cette  perturbation nuirait au traitement des patients. Pour les scientifiques, « il est nécessaire de creuser les effets spécifiques à chaque genre des études afin de repenser la façon dont nous pouvons apporter des soins aux hommes et aux femmes. »