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Les médecins volants rentrent à la base

Par Philippe Berrebi

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A l'heure où la mobilité des médecins est encouragée pour soigner les populations dans les déserts médicaux, l'histoire que raconte aujourd'hui le journal La Croix a de quoi surprendre. 5000 habitants en hiver, sept fois plus l'été, Belle-Île-en-mer comptait seulement deux généralistes. Pour étoffer l'offre sur cette île du Morbihan , l'Agence régionale de santé (ARS) signe avec la commune et des médecins volontaires un contrat. "L'assurance maladie, explique le journaliste Raphaël Baldos, s'engageait à rémunérer leur garde de vingt-quatre heures 1050 euros plus les honoraires. Imaginé par le Dr Eric Henry, ce concept des médecins volants voit le jour. Depuis le 16 avril, ils assurent la permanence des soins et les urgences à l'hôpital. L'ARS trouve ce "bilan plutôt excellent". Oui mais voilà, les 23 médecins volontaires ont été priés de plier bagage à partir du 15 octobre. Interrogé par le quotidien, le maire d'une des quatre communes explique :"la gourmandise des médecins volants a fait bouillir certains praticiens de la population". Autre raison, "cette solution de dépannage n'est pas idéal pour le suivi des maladies chroniques". 

De leur côté, les praticiens, dénoncent une trahison des "élus insulaires" et un climat "d'inhospitalité" à l'égard du personnel soignant. Une nouvelle organisation devrait être annoncée la semaine prochaine. Mais, comme le souligne, le quotidien, "avec le climat délétère qui y règne, les candidats risquent d'être peu nombreux". Quartre mois après la signature d'un décret autorisant ce type d'expérimentation, l'échec du Morbilhan illustre les résistances aux solutions alternatives.