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QUESTION D'ACTU

Moins de particules fines et de dioxyde d'azote

Pic de pollution : les bienfaits de la circulation alternée sur la santé

Alors que Paris a frôlé un nouveau pic de pollution aux PM10, la question de la circulation alternée a de nouveau divisé. Les bénéfices sont pourtant bien réels.

Pic de pollution : les bienfaits de la circulation alternée sur la santé WITT/SIPA




Le réseau de la surveillance de la qualité de l'air en Ile-de-France, Airparif, avait prévu pour ce lundi 2 novembre, un nouvel épisode de pollution atmosphérique. Dimanche, l'association  annonçait même « un possible dépassement du seuil d'information et de recommandation de la procédure d'information et d'alerte pour le polluant : PM10 (particules fines) » sur l'ensemble de l'Ile-de-France.

Sauf qu'entre-temps, la météo a changé. Avec plus de vent que prévu, l'atmosphère est davantage dispersive que ce qui était annoncé. L'indice de pollution pour ce lundi est donc "moyen" et sera "faible" demain dans la région parisienne.
Mais malgré ces nouvelles rassurantes, la polémique a enflé ce week-end sur les mesures à prendre dans cette situation. La Maire de Paris, Anne Hidalgo, a même manifesté sa colère dans un tweet contre l'immobilisme politique sur cette question. « Face au pic de pollution en Ile-de-France, je demande à l'Etat de mettre en place la circulation alternée (1) sans attendre ! », a-t-elle posté ce dimanche. Bref pour l'édile, il faut aller plus vite face à la pollution. Surtout que la mesure serait efficace, d'après des experts.  

Des baisses de 5-10 % des niveaux de pollution

Contactée par Pourquoidocteur, Karine Léger, adjointe au directeur d’Airparif, affirme que « la circulation alternée a des effets sur les niveaux de pollution. On l'a mise en place 3 fois en Ile-de-France, et à chaque fois, la pollution aux particules fines et au dioxyde d'azote (NO2) a baissé. Nous avons relevé des chutes de 5 à 10 % des niveaux », précise-t-elle. 

Ecoutez...
Karine Léger, adjointe au directeur d'Airparif : « Oui, la circulation alternée fait baisser la pollution. Notamment le long du trafic où les niveaux sont déjà deux fois supérieurs à ce que préconise la réglementation. C'est là où l'impact sera...»


Et pour cet ingénieur, ces résultats sont d'autant plus intéressants que « quand on met en place la circulation alternée, ce n'est pas la moitié du parc automobile qui est concerné. Mais seulement 18 % des véhicules en réalité ». La faute aux nombreuses dérogations accordées (médecins, journalistes, etc.), explique-t-elle. « Avec un "Paris sans voiture", les baisses des niveaux de pollution sont donc plus importantes, confiait-elle récemment dans une interview à la rédaction.



Chaque microgramme compte pour la santé

A ceux qui pensent que la circulation alternée ne sert à rien, Karine Léger rétorque que ces baisses sont significatives, « -10 %, c'est déjà beaucoup sur la pollution », martèle cette spécialiste de la qualité de l'air.
« L'Observatoire Régional de la Santé (ORS) et l'Institut de Veille Sanitaire (InVS) indiquent que chaque microgramme compte et que toute diminution des taux de polluants a un impact positif sur la santé », conclut-elle. 
Pour rappel, les particules fines sont accusées de porter atteinte à la santé cardiovasculaire et respiratoire. 

(1) Les véhicules légers catalysés et les deux-roues et véhicules assimilés immatriculés dont le numéro d’ordre dans la série de la plaque d’immatriculation (en général le premier groupe de chiffres de la plaque) est pair ne peuvent circuler que les jours pairs ; les véhicules légers catalysés et les deux-roues et véhicules assimilés immatriculés dont le numéro d’ordre dans la série de la plaque d’immatriculation est impair ne peuvent circuler que les jours impairs. 

Pollution : les effets d'un « Paris sans voiture »
Alléger une ville des voitures soulage vraiment les habitants de la pollution atmosphérique. En attestent les niveaux de pollution relevés dans les rues fermées à la circulation lors de la journée « Paris sans voiture » du 27 septembre 2015.
« Les mesures effectuées par Airparif ce jour-là montrent très nettement un impact local significatif, mais très local, sur certains axes comme les Champs- Élysées, avec des baisses de 20 à 40 % des niveaux de dioxyde d’azote, en moyenne, par rapport à un dimanche similaire », a confié Karine Léger contactée récemment par Pourquoidocteur.
Cette association avait aussi mesuré une baisse importante de l’exposition des cyclistes. Et pour ceux qui doutaient de ces résultats, l’ingénieur rappelait que le dioxyde d’azote est « très un bon traceur du trafic et de la pollution locale, car il est moins sensible aux transferts de pollution que l’ozone ou les particules qui voyagent facilement ». Bref, des preuves incontestables des bienfaits immédiats de limiter la circulation automobile.

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