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Scandale sanitaire

Espagne : 13 patients perdent la vue à cause d'un produit allemand

Par Jonathan Herchkovitch

Un produit de chirurgie ophtalmique, Ala Octa, a été déclaré responsable de 41 complications post-opératoires, dont 13 ont mené à la perte d’un œil, selon les autorités sanitaires espagnoles.

DURAND FLORENCE/SIPA
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Le 23 septembre dernier, l’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) avait annoncé le retrait en France d’un produit de chirurgie ophtalmique, Ala Octa, commercialisé par Alamedics, un laboratoire allemand. Il était alors soupçonné d’avoir provoqué différentes complications post-opératoires, pouvant mener à la perde totale de la vue.

L’agence espagnole du médicament (AEMPS) a confirmé ce 30 octobre que 41 patients souffraient de lésions suite à l’utilisation du produit sur le territoire espagnol, dont 13 cas particulièrement sévères d’amaurose, soit une perte totale de la vue d’un œil.
Outre ces cas, l’AEMPS a identifié d’autres séquelles chez les 28 autres patients : nécrose de la rétine, atrophie du nerf optique, diminution de l’acuité visuelle, inflammations et vascularites.

 

Une réaction trop lente

D’après El Pais, onze établissements, notamment au pays basque espagnol, seraient concernés. Le quotidien espagnol s’est étonné de la lenteur de réaction des médecins et d'Alamedics, qui auraient dû s’alarmer plus tôt et stopper l’utilisation du produit dès les premiers cas recensés.

« Ils m’ont opéré le 2 juin à l’hôpital public de Saint-Sébastien et le lendemain, je ne voyais plus rien de l’œil gauche », a raconté à l’AFP Mikkel Gonzalez. Il a cependant fallu attendre le 26 juin pour que le produit soit retiré du marché en Espagne, après l’annonce d’une vingtaine de cas suspects par le fabricant du produit.

En France, aucun cas n’a pour l’instant été déclaré, et un seul aurait été identifié en Italie. Aucune explication sur la cause des complications n’a pour l’instant été fournie. « Des échantillons ont été envoyés à un institut de recherches espagnol spécialisé en ophtalmologie pour des analyses chimiques et toxicologiques », précise l’AEMPS.