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Etude sur 450 personnes

Travail : le tour de taille augmente avec la pression

Par Audrey Vaugrente

Trop de pression au travail augmente la consommation alimentaire. Prendre des décisions au quotidien est associé à un tour de taille plus élevé chez les employés.

OJO IMAGES/REX FEATURES/SIPA

Manger plus, bouger plus, travailler mieux ? Les responsabilités professionnelles sont associées au tour de taille, selon une étude parue dans Social Science & Medicine. Des chercheurs australiens ont interrogé 450 actifs sur leur métier. Prendre trop de décisions au quotidien a tendance à augmenter les mesures.

Les responsabilités, au travail, peuvent se présenter sous deux formes, expliquent les auteurs de cette étude : l’exercice des compétences et l’autorité décisionnaire. Traditionnellement, ces deux éléments sont perçus de manière positive. Mais ils n’ont pas tous les deux le même impact sur la santé.
Pour la première fois, le libre exercice de ses capacités et la necessité de prendre des décisions ont été évalués séparément lors d'entretiens téléphoniques. En complément, les 450 volontaires se sont rendus à une visite médicale, durant laquelle ont été mesurés leur poids, leur taille et leur tour de taille.

« Tyrannie de la liberté »

Les deux formes de responsabilité sont associées de manière forte à l’obésité, mais avec un effet totalement opposé. Devoir prendre des décisions trop souvent augmente le tour de taille, tandis que le libre exercice de ses compétences le réduit. Un résultat assez logique selon Christopher Bean, qui signe cette publication. « Lorsqu’on observe les différents facteurs qui sont à l’origine de l’obésité et de sa persistance, le stress au travail ne représente qu’une petite partie d’un large et complexe réseau de facteurs qui interagissent. De l’autre côté, la vie professionnelle est souvent une partie fondamentale de notre existence », explique-t-il.

En fait, conférer trop d’autorité aux employés augmenterait le niveau de stress, ce qui favorise la surconsommation alimentaire. Les auteurs évoquent même une « tyrannie de la liberté », c’est-à-dire un moment où l’excès de choix se retourne contre l’employé, qui développe alors des émotions négatives. Mieux vaudrait alors adapter le niveau de responsabilité aux préférences de chacun.