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Sport sur ordonnance : utile pour se préparer aux chimiothérapies

Par Stéphany Gardier

Strasbourg accueille ce mercredi les premières assises européennes consacrées à la prescription médicale d’activité physique, domaine dans lequel la ville fait figure de pionnier. En effet, depuis 2012, un millier de patients strasbourgeois testent les bénéfices du sport sur ordonnance, pour le traitement de leur maladie chronique (diabète, hypertention…). L’hôpital Foch de Suresnes se lance lui aussi dans l’expérience, relate Le Parisien, mais cette fois-ci, pour améliorer la prise en charge de certains cancers.

L’activité physique pourrait bientôt devenir un outil de plus à disposition des médecins pour compléter la prise en charge de leurs patients. Un amendement proposé par Valérie Fourneyron – ancienne ministre des Sports – dans le cadre de la loi Santé, pourrait permettre de généraliser ce qui se fait de manière expérimentale à Strasbourg dans tout l’Hexagone. Une mesure adoptée en première lecture par les députés, et qui devrait donc être validée en novembre, lors du vote solennel de la loi à l’Assemblée nationale.

A Suresnes, des professionnels de santé de l’hôpital Foch ont cependant devancé les parlementaires. Inspirés par des recherches canadiennes, menées à l’université McGill de Montréal, médecins, kinés, mais aussi diététiciens et psychologues ont réuni leurs compétences pour proposer à des patients des programmes de suivi personnalisés. Originalité de la démarche, l’initiative cible des malades atteints de cancers, et vise à les préparer aux traitements à venir.

 

L’objectif des soignants est de permettre aux patients de retrouver un état de forme le meilleur possible afin de mieux « encaisser » les thérapies anti-cancer. Nicolas Barizien, médecin à l’hôpital Foch, explique ainsi dans les colonnes du Parisien qu’une activité physique et un régime alimentaire adaptés permettent de diminuer la sensation de fatigue éprouvée par les patients de 20 % avant une chimothérapie, et de 40 % après.

 

Outre les bénéfices sur la qualité de vie des patients, cette « préparation physique » permettrait aussi de diminuer les complications liées aux traitements, voire même d’augmenter les taux de survie, selon les chercheurs de McGill. Nicolas Barizien espère bien que le dispositif pourra bénéficier dès l’année prochaine à une dizaine de malades chaque mois.

Un récent sondage démontrait que les Français étaient prêts à miser sur l’activité physique pour se soigner : 96 % estimaient que c’était une « bonne idée » et les trois quarts pensaient que cela pouvait aussi limiter les récidives de cancers. L’expérience menée à Suresnes permettra peut-être de le confirmer dans les prochains mois.