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212 intoxications durant l'été

Champignons : les conseils pour éviter l'intoxication

Par Hugo Septier

L'été particulièrement chaud a limité l'activité de cueillette de champignons. Du coup, le nombre d'intoxications est en recul par rapport à 2014.

ALLILI MOURAD/SIPA

La cueillette des champignons fait partie des plaisirs de l'été et la rentrée. Or, il est important de prendre certaines précautions pour les choisir et au moment de consommer ses « trouvailles ».
En effet, ils peuvent parfois être très néfastes pour la santé. Si certains d’entre eux ne sont responsables que d’une simple nausée ou maux de ventre, d’autres comme l’amanite phalloïde, peuvent s’avérer mortels.

C’est une constante, le nombre d’intoxications liées à la consommation de champignons est en hausse durant les mois d’été. C’est en tout cas ce que rapporte l’InVS (Institut de Veille Sanitaire) qui, tous les ans, réalise une surveillance des intoxications à partir des différents cas enregistrés dans les Centres antipoison et de toxicovigilance (CAPTV) et dans le réseau Oscour (organisation de la surveillance coordonnée des urgences).
En moyenne, cette surveillance s’étend de juillet à décembre, la pleine saison des champignons (qui poussent plus ou moins en fonction de la pluie et de l’humidité dans les forêts).


Des chiffres plus faibles que 2014

Cette année, 212 cas d’intoxication ont été enregistrés depuis la fin juin à la fin août. C’est quasiment moitié moins que les chiffres de l’an passé qui avaient explosé à cause d’une mauvaise météo durant cette période, favorisant la sortie des champignons. C’est depuis la semaine 32 jusqu’à la semaine 35 de l’année 2015 que l’on retrouve les chiffres les plus importants (59 % des cas cumulés depuis le début de l’année). Fort heureusement, aucun décès n’a été à déplorer jusqu’à maintenant (on estime que trois personnes succombent chaque année de la consommation de champignons toxiques).

Dans le détail, trois régions sont plus touchées que les autres. L’Aquitaine, la région Midi-Pyrénées et le Rhône-Alpes représentent 22,1 %, 16,9 % et 12,7 % des intoxications depuis le début de cette surveillance. En revanche, il est logique de retrouver les « bons élèves » dans les régions de la France où les champignons poussent le moins : Basse-Normandie, DOM-TOM et Lorraine (respectivement 0,9 %, 0,5 % et 0,5 % des cas).

L’Anses (1) recommande :

- de ne pas ramasser un champignon en cas de doute sur son état ou son identification. Certains champignons vénéneux hautement toxiques ressemblent beaucoup aux espèces comestibles.

- de cueillir uniquement les spécimens en bon état et de prélever la totalité du champignon (pied et chapeau), afin de permettre l’identification. Au moindre doute, jeter le champignon.

- d’éviter les sites pollués (bords de routes, aires industrielles, décharges) car les champignons concentrent les polluants.

- de déposer les champignons séparément, dans une caisse ou un carton mais jamais dans un sac plastique qui accélère le pourrissement

- de séparer les champignons récoltés, par espèce. Un champignon vénéneux peut contaminer les autres

- de bien se laver les mains après la récolte

- de ne pas consommer sa récolte avant de l’avoir fait contrôler par un spécialiste en la matière. Les pharmaciens ou les associations et sociétés de mycologie de la région peuvent être consultés

- de les conserver dans de bonnes conditions au réfrigérateur et de les consommer dans les 2 jours au maximum après la cueillette

- de les consommer en quantité raisonnable et de préférence de façon espacée dans le temps, après une cuisson suffisante. Ne jamais les consommer crus.

L’Agence rappelle également qu’en cas d’ingestion, les conséquences sur la santé peuvent être graves : troubles digestifs sévères, complications rénales, atteintes du foie pouvant nécessiter une greffe. Ces intoxications peuvent nécessiter une hospitalisation et conduisent parfois au décès.

(1) Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail