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Congrès ESC 2015

Infarctus : les femmes sont plus à risque de mourir

Par Hugo Septier

Une récente étude affirme que les femmes ont plus de risques de mourir que les hommes lorsqu'elles sont victimes d'un problème cardiaque. 

OJO Images / Rex Featur/REX/SIPA

Selon une étude menée par le Centre de Recherche Cardiovasculaire de Paris (PARCC), les femmes victimes d’attaques cardiaques et traitées pour cette pathologie auraient bien plus de risques que les hommes de décéder.
Selon les conclusions de ces travaux présentés au congrès de l’ESC (European Society of Cardiology), qui se tient actuellement à Londres, la cause serait connue : les femmes sont victimes de problèmes cardiaques bien plus tard que les hommes. Or, un âge avancé ne favorise guère une guérison efficace et garantie. De plus, les scientifiques français pointent du doigt les taux de diabète élevés des femmes victimes de problèmes cardiovasculaires.


Un accès plus réduit à l'angioplastie

L’étude s’est intéressée aux cas de 11 420 femmes britanniques ayant été victimes d’un arrêt cardiaque alors qu’elles ne se trouvaient pas au sein d’un hôpital. Seules 16 % d’entre elles ont survécu, alors que le taux d’hommes encore en vie après ce type d'accident monte à 26 %.

Ce taux de décès peut s’expliquer en partie par le faible accès des femmes à l’angioplastie, intervention qui permet de rétablir la circulation coronaire. Seules 26 % des patientes sont concernées contre 36 % des hommes. Cette différence flagrante est un vrai problème, comme l’explique le Pr Carlo di Mario, expert en cardiologie en charge des travaux. « Le milieu professionnel doit maintenant se demander si ce déséquilibre est lié à l’inhérence des caractéristiques de la population féminine, ou bien si leur attitude n’est pas la bonne ».

En plus de pointer du doigt le problème, cette étude est une bonne base de travail de prévention. En effet, selon les scientifiques, près de 850 000 femmes britanniques vivraient actuellement avec un risque de maladie cardiovasculaire. Un chiffre anormalement élevé, d’autant plus que la grande majorité d’entre elles n’est pas au courant de ce danger.

La diabète pointé du doigt

Si les femmes sont si nombreuses à risquer le problème cardiovasculaire, c’est en grande partie à cause de leur forte exposition au diabète. En effet, une autre étude également présentée lors du congrès de l’ESC montre que les jeunes femmes de moins de 45 ans auraient six fois plus de risques de souffrir d’un infarctus du myocarde si elles sont diabétiques. Les travaux, qui portaient sur 7 386 personnes, montrent que les risques d’hypertension artérielle sont, eux, multipliés par quatre.

« Actuellement, il n’existe pas assez de travaux concernant les problèmes coronaires chez les populations les plus jeunes, et en particulier chez les femmes, explique le Pr Hanna Szwed. D’autres recherches sont nécessaires afin de mieux appréhender les choses, de mettre au point plusieurs stratégies de prévention et faire baisser la mortalité ».