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QUESTION D'ACTU

41e Congrès de la Mutualité Française

L’offensive des mutuelles pour un nouveau modèle de santé

Lors du Congrès triennal de la Mutualité Française, les mutuelles ont appelé à un nouveau système de santé, dont elles seraient un pilier au même titre que l’Assurance maladie.

L’offensive des mutuelles pour un nouveau modèle de santé Étienne Caniard, Président de la Mutualité Française, et François Hollande lors du Congrès de la Mutualité Française, ©FNMF/N. MERGUI




Quelques semaines après l’adoption de la nouvelle Loi de santé, ce rendez-vous était très attendu. Le 41e Congrès de la Mutualité Française se tient à Nantes depuis jeudi et se termine ce samedi. Les congressistes ont vu hier se succéder à la tribune Étienne Caniard, Président de la FNMF (1) et François Hollande, Président de la République. Deux discours qui ont laissé penser que les mutuelles pourraient jouer un rôle de premier plan dans le futur du système de santé français.

En effet, Etienne Caniard qui s’est exprimé le premier a prononcé un discours très offensif. Le patron des mutuelles a appelé à faire émerger un « nouveau modèle économique » dans lequel l’Assurance maladie et les mutuelles seraient les deux piliers du système de santé. Il a notamment fixé les défis qui demeurent :« Le premier d’entre eux, c’est la maîtrise des restes à charge et l’accès aux soins de premiers recours. Cette exigence implique un changement de paradigme », a-t-il expliqué.

Ecoutez...
Etienne Caniard, Président de la Mutualité Française : « Il faut mettre fin à l'hypocrisie de taux de remboursement qui n'ont plus aucune réalité comme pour l'optique ou ...»

 

Une complémentaire pour tous les retraités en 2017

Par ailleurs, Etienne Caniard a souligné que rembourser des soins ne suffit plus aux mutuelles, elles aimeraient aussi à l'avenir accompagner les personnes tout au long de leur vie avec des services ancrés dans les territoires. Le Président de la FNMF souhaite également que l'on passe d’une logique de maîtrise comptable à une logique d’efficience. Bref pour lui, la politique actuelle de santé semble à bout de souffle. Il a pris l’exemple des dépassements d’honoraires toujours élévés pour les patients (+6,6 % entre 2012 et 2014). Il a d'ailleurs demandé un débat avec le professionnels de santé sur ce sujet.

Et après Etienne Caniard, c’est François Hollande qui s’est exprimé longuement. Le Président a voulu jouer les rassembleurs, en martelant les grands principes de cohésion, de solidarité et de justice de la protection sociale. Il a ainsi promis une complémentaire santé à tous les retraités d'ici à 2017 et défendu la ligne de conduite du gouvernement depuis trois ans. En ce sens, il a fait cause commune avec la Mutualité Française en associant  étroitement le tiers payant généralisé (prévu pour 2017) à la modernisation du système. Il a cependant rappelé que la dispense d'avance des frais pour tous ne serait appliquée que si un dispositif technique était trouvé.   

Enfin, tout en défendant le droit des patients à des soins de qualité gratuits, François Hollande leur a aussi rappelé leurs devoirs. Il a insisté sur le « principe de responsabilité » vis-à-vis d'un système de santé très endetté comme le montrent les derniers chiffres de l'Assurance maladie (7,2 milliards d’euros de déficit prévus en 2015). 

Ecoutez...
François Hollande, Président de la République : « Le patient doit être impliqué dans les actions de prévention...»

 

Les syndicats médicaux présents au Congrès ont été déçus des propos tenus lors de cette journée. Ils étaient par exemple en colère contre l'insistance des mutuelles à vouloir les faire entrer dans leurs réseaux de soins. Dans l’assistance, il y avait ainsi un représentant syndical de premier plan qui sautait sur sa chaise en écoutant les discours de François Hollande et Etienne Caniard. C’était Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF (2), le principal syndicat de médecins libéraux. Rencontré juste avant son intervention à la tribune il a été très clair au micro de Pourquoidocteur : « les médecins libéraux que je représente ne veulent pas entendre parler des réseaux de soins pour les praticiens. » 

Ecoutez...
Jean-Paul Ortiz, Président de la CSMF : « Nous n'accepterons jamais que les assureurs choisissent les médecins (...) Nous ne voulons pas de pressions sur les prescriptions pour des raisons financières...»

 

Même son de cloche pour le tiers payant sur lequel les mutualistes et François Hollande ne l’ont toujours pas convaincu. Dans ce contexte, Jean-Paul Ortiz est un peu fataliste et pense maintenant que la Loi de santé va être définitivement adoptée à la rentrée. Mais il n'abandonne pas pour autant la bataille. Il a réitéré une nouvelle fois son appel à la désobéissance civile :« Nous n'appliquerons jamais le tiers payant obligatoire », a-t il conclu.

(1) Fédération nationale de la Mutualité Française

(2) Confédération des Syndicats Médicaux Français

 

 

 

 

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