ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Médecine générale : la fronde des praticiens de Roanne

95 % de praticiens en grève

Médecine générale : la fronde des praticiens de Roanne

Par la rédaction

Les généralistes de Roanne passent à l’action. 95 % des médecins de la région se mettent en grève à compter de ce 18 mai. Ils dénoncent une situation de crise dans cette ville.

DURAND FLORENCE/SIPA

La grogne des médecins contre la Loi de santé continue. 90 médecins de Roanne (Loire) et ses alentours se mettent en grève pendant trois jours. A partir de ce lundi 18 mai, trouver un cabinet ouvert dans la zone sera difficile : 95 % des généralistes font partie de ce mouvement.

Ils dénoncent « l’indifférence et l’immobilisme du monde politique » face à la situation de la région roannaise. Dans ce bassin de 180 000 habitants, la médecine générale est en crise, expliquent les grévistes dans une lettre aux patients : « Le renouvellement des médecins généralistes en fin de carrière et de ceux victimes de burn-out n’est pas assuré. »

L’adoption de la Loi de santé, le 14 avril dernier, ne fait que cristalliser la colère des médecins. « L’évolution considérable de la charge administrative demandée aux médecins aura un impact négatif sur leur disponibilité, et donc à l’accès aux soins des populations », préviennent les grévistes. Ils protestent aussi contre une « mise sous tutelle » de leur profession.

Le « printemps roannais »

Le mouvement de grève à Roanne est soutenu par plusieurs syndicats. L’Union française pour une médecine libre (UFML), qui reproduit le courrier destiné aux patients, « appelle dès aujourd’hui à sa reproduction en d’autres lieux sur le territoire. » Le syndicat MG France, qui a lancé les premières fermetures de cabinet l'hiver dernier, exprime aussi sa sympathie pour le « printemps roannais. »

« La déshérence dans laquelle nous laissent tant l’Etat que l’Assurance Maladie est inadmissible et incompréhensible », souligne le syndicat dans un communiqué. « MG France encourage les médecins généralistes à ne pas se laisser faire, et leur propose de participer massivement à ce printemps roannais qui part de la base pour une raison évidente : c’est sur le terrain que se trouvent les solutions aux problèmes ».

De leur côté, les médecins de Roanne sont prêts à montrer les dents s’ils ne sont pas écoutés. « D’autres actions, plus dures s’il le faut, seront organisées en cas de silence de nos élus », avertissent-ils.