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Emotionnalité alimentaire

Le stress pousse les enfants au grignotage

Par Hugo Septier

Selon une étude, le stress pousserait aussi les enfants à grignoter, surtout ceux dont les parents utilisent la nourriture comme récompense ou punition.

M & Y News Ltd/REX/REX/SIPA

Utiliser la nourriture comme une récompense ou une punition serait particulièrement néfaste pour les enfants selon une étude britannique. Publiée dans The American Journal of Clinical Nutrition, elle fait un parallèle fort entre le contrôle de la manière de manger chez les plus jeunes et le développement de « l’émotionnalité alimentaire ».


Manger sur le coup de l’émotion est mauvais pour la santé et serait à la base de nombreux cas de surpoids. En moyenne, un quart des parents d’enfants âgés de 5 ans affirment que leurs enfants font preuve d’une forte désinhibition face à la nourriture. De plus, 63% des 5-13 ans mangeraient plus ou moins en fonction de leur humeur.

 

Les dangers de "l'émotionnalité alimentaire"

Une équipe de trois chercheurs a mené durant deux ans une expérience sur 41 individus âgés de 5 à 7 ans, et leur famille proche. Il a été auparavant demandé aux parents de répondre à plusieurs questions quant aux comportements alimentaires de leurs enfants. De plus, les scientifiques ont pu assister à un repas en famille afin d’affiner leurs observations. Cette étape était primordiale pour désigner quel enfant était soumis à une « pression alimentaire » et lesquels ne l’étaient pas ou moins.

Les enfants ont ensuite été divisés en deux groupes en fonction de la première étape de l’expérience. Pour les mettre en situation de stress, les chercheurs ont décidé de les observer durant une épreuve de coloriage qu’ils devaient terminer pour obtenir le jouet de leur choix. Seulement voilà, pour l’un des deux groupes, un crayon manquait pour terminer le dessin. Les enfants étaient laissés seuls dans la pièce pendant qu’un des responsables allait chercher l’objet manquant (en moyenne 4 minutes). Durant cette période stressante, ils étaient laissés avec différents aliments qu’ils pouvaient consommer à leur guise.

 

Attention lors des régimes

Les résultats sont éloquents. Les enfants identifiés comme étant soumis à une pression alimentaire à la maison sont bien plus enclins que les autres à grignoter. Le contrôle plus ou moins fort des parents est responsable de l’accroissement de cette « émotionnalité alimentaire », particulièrement préoccupante car elle peut pousser les plus jeunes à consommer beaucoup plus de calories que nécessaire. Dans de nombreux cas, le manque de contrôle vis-à-vis de la nourriture est à la base de de surpoids voire d’obésité.

Ce n’est pas la première fois que l’émotionnalité alimentaire est pointée du doigt. Dans une étude française, des chercheurs avaient pu faire un lien entre alimentation et émotions. Les personnes au régime sont particulièrement concernées puisque pendant une diète, 71% des personnes mangent sous le coup de l’émotion.