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Loi de santé

Un député veut sanctionner l'exploitation de l'anorexie

Par la rédaction

Un député PS de l'Isère va déposer deux amendements au projet de loi de santé visant à pénaliser l'apologie de l'anorexie et de l'extrême maigreur. Notamment dans la mode et dans les magazines. 

BAZIZ CHIBANE/SIPA
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Pour lutter contre les incitations à la recherche d'une maigreur extrême ou à l'anorexie, le député PS de l’Isère, Oliver Véran, déposera ce lundi deux amendements au projet de loi de santé, examiné à partir de mardi à l’Assemblée nationale. Une initiative soutenue par Marisol Touraine. Invitée ce matin à la matinale de RMC-BFMTV, la ministre de la Santé a déclaré que ces textes - qu'elle n'avait pas encore examinés - étaient un « message important à destination en particulier des jeunes filles, des jeunes femmes qui voient dans ces mannequins des modèles esthétiques. Si ces modèles esthétiques se font au détriment de la santé, cela n'est pas une bonne chose. »

« Il est intolérable que l’on puisse faire l’apologie de la dénutrition et que l’on puisse exploiter commercialement des personnes qui sont dans des situations mettant en danger leur santé », a déclaré Olivier Véran à l’Agence France Presse (AFP).

IMC inférieur à 18

Le premier amendement vise à interdire l’activité de mannequin à toute personne dénutrie. Pour ce faire, Olivier Véran s’appuie sur l’Indice de Masse Corporelle (IMC) pour diagnostiquer les jeunes filles. En effet, ce calcul – le poids divisé par la taille au carré - permet d’évaluer l’état nutritionnel. Plus la dénutrition est importante, plus l’IMC est bas. Ainsi, un IMC inférieur à 18,5 traduit une dénutrition.

Le parlementaire et neurologue isérois propose de modifier le code du travail afin de contraindre les agences à faire passer des examens médicaux aux mannequins. Un certificat médical attestant de leur bonne santé et d’un IMC supérieur à une valeur donnée sera obligatoire. Le texte évoque également des sanctions pénales contre les employeurs : jusqu’à 6 mois d’emprisonnement et une amende de 75 000 euros.

Depuis quelques années, plusieurs pays comme l’Espagne, l’Italie ou Israël et acteurs de la mode ont pris des mesures pour lutter contre l’anorexie sur les podiums et les magazines. En France, une charte et une proposition de loi avaient été signées en 2008 par Roselyne Bachelot, ministre de la Santé de l’époque. Sept ans plus tard, ces textes semblent enfouis dans des cartons.

Dangers sur internet

Le deuxième amendement interdirait les sites internet qui font l’apologie de l’anorexie. « Ces sites expliquent aux jeunes filles de 12-13 ans qu’il faut avoir un écart de 15 centimètres entre les jambes pour être belle », a déclaré Olivier Véran à l’AFP. Cet amendement instaurerait un « délit de valorisation de maigreur excessive ».

Bien que décriés, ces sites semblent être un moyen de communication et d'entraide pour les personnes atteintes de troubles alimentaires, selon le projet Anamia publié en 2012. Cette étude transdisciplinaire franco-britannique a permis de mettre en évidence la complexité de ces réseaux sociaux mais aussi une demande forte envers les services de santé. Les jeunes malades - filles et garçons - ont besoin d'un soutien au quotidien et ces forums répondent en partie à leur besoin.