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Plan d'économies

Marisol Touraine veut plafonner les revenus des médecins intérimaires

La rémunération des médecins employés à l’hôpital pour des missions d’intérim devrait être plafonnée pour limiter le coût excessif de ces pratiques selon la ministre de la Santé.  

Marisol Touraine veut plafonner les revenus des médecins intérimaires  CLAVIERES VIRGINIE/SIPA




« Mieux coordonner l’action des acteurs intervenant dans le champ de la santé », ce sera l’une des actions à mener dans le cadre du plan d’économie de 10 milliards d’euros prévu d’ici 2017 qui devrait concerner le secteur médical. C’est ce que vient d’annoncer Marisol Touraine dans une tribune publiée sur le site Huffington Post. Par le biais de cette annonce, la ministre de la santé vise particulièrement l’hôpital, et elle détaille par exemple que établissements d’un même territoire vont devoir apprendre à mutualiser certaines de leurs activités comme celles liées aux actes de biologie, à la pharmacie ou encore à la formation.

Mais au détour de ces quelques lignes, ce sont tout particulièrement les professionnels de santé intérimaires qui semblent être désormais dans le viseur de la ministre. Ainsi pour limiter leur « coût excessif », elle envisage tout simplement de plafonner leur rémunération. Actuellement, un médecin intérimaire peut gagner jusqu'à 15 000 euros par mois. En moyenne, une journée de travail lui rapporte de 600 à 800 euros nets, soit un coût de 1 370 euros TTC pour l'hôpital, c’est à dire plus du triple du coût normal d'une journée de travail par rapport à un médecin titulaire.

 

Un surcoût pour l’hôpital de 500 millions d’euros par an

Une annonce officielle qui ne fait cependant que confirmer un état des lieux alarmant déjà dressé en décembre dernier par le député socialiste de l’Isère, Olivier Véran. En effet, dans un rapport présenté à l’Assemblée nationale, il expliquait en quoi l’intérim plombait les comptes de l’hôpital public et coûtait concrètement 500 millions d’euros à l’hôpital, soit trois fois le montant du déficit de ce secteur. Cet élu, neurologue au CHU de Grenoble, formulait plusieurs propositions et justement la mise en place d’un plafonnement de leurs revenus. Selon lui, ce recours massif à des médecins remplaçants concernerait toutes les spécialités médicales, mais tout particulièrement la médecine d'urgence, la radiologie ou encore l'anesthésie réanimation. 

 

Un gros salaire, mais des risques sanitaires ?

Mais au delà des problèmes financiers, dans son rapport, le député Oliver Véran pointait également du doigt de potentiels risques sanitaires engendrés par ces pratiques hospitalières. Il dénonçait par exemple le fait que la seule condition à remplir pour un médecin souhaitant effectuer de l’intérim via une société est d'être inscrit au tableau de l'Ordre des médecins et d’avoir le droit d’exercer. Aucune obligation de formation continue, aucune évaluation n'est exigée. Même si le rapport concluait qu’il était difficile d’évaluer un éventuel surisque pour les malades, Olivier Veran assurait : « Le médecin ignore tout ou presque des procédures propres à chaque établissement, à chaque unité de soins parfois ».

 

Rendre les carrières hospitalières plus attractives

Par ailleurs, au delà de la démonstration de l’urgence de réformer ce système de l'intérim hospitalier, le rapport d’Oliver Véran proposait également quelques solutions. Plafonner les revenus des professionnels de santé intérimaires faisait donc partie de ces 14 propositions, mais pas seulement. Il suggérait notamment de rendre plus attractif le début des carrières hospitalières, de favoriser les coopérations entre les établissements, de mettre en place un corps de médecins remplaçants, et enfin de développer les stages des étudiants hors des CHU dans les petits hôpitaux. Ce travail parlementaire avait déjà à l'époque été salué par Marisol Touraine et sa dernière tribune montre que visiblement, elle compte s'en inspirer. 

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