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Etude finlandaise

Alzheimer : les benzodiazépines augmentent le risque de pneumonie

Les benzodiazépines sont associées à un risque accru de pneumonie chez les patients atteints d'Alzheimer. Les prescriptions sont nombreuses dans ce groupe.

Alzheimer : les benzodiazépines augmentent le risque de pneumonie VBaleha/epictura




A consommer avec modération, plus que jamais. Les benzodiazépines sont associées à un risque accru de pneumonie chez les personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer. C’est le résultat d’une étude menée par l’université de l’Est de la Finlande et publiée dans le Canadian Medical Association Journal. Cette conclusion a de quoi inquiéter : la prescription de ces médicaments – hypnotiques ou anxiolytiques – est fréquente chez ces patients, pourtant très fragiles.

A l’heure actuelle, aucun traitement ne permet de combattre efficacement la maladie d’Alzheimer. Par défaut, les médecins se tournent parfois vers les benzodiazépines, ainsi que les molécules apparentées, afin de résoudre les troubles du sommeil ou de l’humeur dont souffrent les patients. Une prescription qui va à l’encontre des recommandations officielles.

Des patients à haut risque

L’étude finlandaise, menée sur 49 500 personnes atteintes d’Alzheimer, abonde dans le sens des directives internationales. Car si les benzodiazépines ont un effet tout relatif, leurs risques sont réels. Ces médicaments, et ceux apparentés, sont associés à un risque accru de 30 % de pneumonie chez les participants. Le risque est particulièrement élevé dans les 30 premiers jours de traitement. Il est alors doublé.

Les auteurs le soulignent, ces résultats sont inquiétants. En effet, les patients souffrant d’Alzheimer sont plus exposés au risque de pneumonie par rapport à leurs pairs en bonne santé. L’usage de benzodiazépines est aussi plus élevé dans ce groupe que les autres.

L’excès français

« Plusieurs mécanismes expliquent le lien entre benzodiazépines et pneumonie », selon trois experts auteurs d’un commentaire associé à l’étude. Paula Rochon, Nicholas Vozoris et Sudeep Gill expliquent que la sédation induite par ces molécules peut réduire les pressions sur certains sphincters de l’œsophage mais aussi supprimer la réponse immunitaire. Favorisant ainsi les infections pulmonaires. Une explication d’autant plus plausible que le recours à ces médicaments a déjà été associé à un risque d’aggravation de la BPCO (broncho-pneumopathie chronique obstructive).

En France, la prudence est de mise car la consommation de benzodiazépines reste élevée. Selon le dernier bilan de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), les niveaux baissent mais restent excessifs, « en particulier chez les plus de 65 ans ». En 2015, un Français sur sept a reçu une prescription de ces médicaments. Les femmes de plus de 80 ans détiennent le record.

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