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QUESTION D'ACTU

340 jours en orbite

Le séjour dans l'espace de Scott Kelly a modifié son ADN

L'astronaute Scott Kelly a passé 11 mois à bord de l'ISS. Une étude, impliquant son frère jumeau, montre que ce séjour dans l'espace a modifié son ADN.

Le séjour dans l'espace de Scott Kelly a modifié son ADN Scott et Mark Kelly - Crédit : Pat Sullivan/AP/SIPA




Les résultats fraîchement communiqués par la NASA devraient particulièrement intéresser Thomas Pesquet, l'astronaute français actuellement en mission à bord de la station spatiale internationale (ISS). L’agence spatiale américaine a en effet présenté, lors d'un congrès à Galveston (Etats-Unis), les premières analyses des données recueillies lors de la mission de l’Américain Scott Kelly. Et il semble bien que les séjours en orbite autour de la Terre ne soient pas sans effet sur l’ADN.

La médecine spatiale n'a pas attendu 2017 pour se pencher sur les modifications induites par les vols et séjours spatiaux. Mais si ces résultats suscitent autant d'intérêt c'est qu'il s'agit des premiers, dans ce domaine de recherche, obtenus sur des jumeaux !

 

Isoler les effets de l'environnement

Scott Kelly compte parmi les astronautes qui ont le plus voyagé : 520 jours au total, dont 340 consécutifs en 2015-2016. Et Scott a en plus la particularité d'avoir un frère jumeau, Mark, également astronaute pour la NASA, qui lui n'a passé que 54 jours en vol.

Les jumeaux ont de tout temps fasciné chercheurs et médecins. Pouvoir étudier des êtres humains en tous points identiques, jusque dans les moindres bases de leur ADN, est en effet plus que précieux. Les travaux menés sur les jumeaux permettent ainsi de mieux comprendre les effets de l’environnement sur l’organisme humain.

« Ils ont suivi tous les deux le même programme de tests médicaux avant, pendant et après la mission. Cela va permettre de faire des comparaisons très fines pour discerner plus distinctement quelles modifications biologiques sont dues à l'impesanteur, et celles qui sont simplement le fait du vieillissement et du temps qui passe », expliquait ainsi à Pourquoidocteur, l'astronaute français Jean-François Clervoy.

Ecoutez...
Jean-François Clervoy, spationaute : « C'était une occasion rêvée de faire du comparatif (...) Le fait d'avoir Mark comme comparaison au sol, c'est très intéressant. »

 Enregistrement du 12 mars 2015

 

Des observations surprenantes 

Les chercheurs se sont en particulier intéressés aux possibles modifications induites sur l'ADN de Scott Kelly par son séjour dans l'ISS. Les astronautes étant soumis à des radiations non-négligeables lors des vols spatiaux, les scientifiques s'attendaient à observer des dommages sur le matériel génétique de Scott Kelly. Or ils ont constaté que ses télomères s'étaient en réalité allongés comparativement à ceux de son frère.« C'est exactement l'inverse de ce à quoi nous nous attendions ! », a commenté Susan Bailey, biologiste spécialiste des radiations à l'université du Colorado State. En effet, la longueur de ces zones, situées aux extrémités des chromosomes, est connue pour diminuer lors du vieillissement.


Ces résultats étaient tellement surprenants que les chercheurs ont demandé à un second laboratoire de refaire les analyses. Elles ont confirmé les premières. Les séjours dans l'espace auraient-ils donc les vertus d'une cure de jouvence ? Une question à laquelle les chercheurs sont encore bien loin de pouvoir répondre. Ce ne sont que des résultats préliminaires, ont-ils bien pris soin de souligner durant leur présentation. 

 

Une publication encore incertaine

Les télomères de Scott Kelly sont revenus à leur longueur initiale assez rapidement après son retour sur Terre. Un résultat que les chercheurs ont là aussi, encore un peu de mal à interpréter. Une étude, lancée en parallèle sur dix autres astronautes, devraient les aider rapidement à y voir plus clair, précise la revue Nature. Les résultats sont attendus pour 2018.

Quant aux données des frères Kelly, il faudra être patient avant de les voir publiées, ont déjà prévenu les chercheurs de la NASA. Il est possible d'ailleurs que certaines de ces informations ne soient jamais révélées. Etant donné leur caractère très personnel et le manque d'anonymat complet des données, Scott et Mark Kelly ont obtenu le droit de pouvoir relire les travaux avant leur publication, et éventuellement de resteindre les données publiques.

 

 

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