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QUESTION D'ACTU

Pr Alain Fischer

Vaccination : les Français vont se prononcer

ENTRETIEN – Les Français sont appelés à donner leur opinion sur la vaccination. Dans le cadre de la concertation citoyenne, un site web est ouvert à toute la population.

Vaccination : les Français vont se prononcer GekaSkr/epictura




La vaccination ne fait plus l’unanimité. Quatre Français sur dix doutent de sa sécurité, d’après une récente enquête. Ce recul de la confiance n’est pas récent, mais il tend à s’aggraver. Prenant acte du phénomène, le ministère de la Santé a lancé en janvier une concertation citoyenne. A son issue, la politique française en la matière pourrait évoluer.
Dans le cadre des consultations, un espace en ligne est ouvert pour un mois. Jusqu’au 13 octobre, tout internaute peut soumettre son opinion sur le geste vaccinal. Avant cela, les jurys citoyens rassemblés par le comité d’orientation remettront ce 18 septembre leurs suggestions. A cette occasion, Pourquoidocteur a interrogé le Pr Alain Fischer. Ce spécialiste de l’immunologie pédiatrique préside le comité de pilotage du projet.

A quelle question cette consultation doit-elle répondre ?

Pr Alain Fischer : La lettre de mission que m’a adressée Marisol Touraine fait le constat d’une relative perte de confiance en la vaccination. La consultation aura pour objectif d’analyser les éléments qui expliquent cela, d’améliorer la confiance et de redresser la couverture vaccinale. L’aspect le plus important de cette étape est la réunion de jurys de professionnels de santé et de citoyens en juillet et ce week-end. Après la formation dont ils auront bénéficié sur le sujet, ils pourront élaborer et restituer leurs réflexions.

Quel regard portez-vous sur la situation en France ?

Pr Alain Fischer : La situation est nuancée dans le pays. La couverture vaccinale du nourrisson est un acquis solide, qui j’espère le restera. Mais certaines vaccinations suscitent des craintes, comme celle contre l’hépatite B, d’autres souffrent d’une couverture très faible – comme celle contre le papillomavirus ou la grippe chez l’adulte. L’analyse doit se faire en fonction des vaccins et des catégories de la population.

Comment expliquez-vous les réticences croissantes ?

Pr Alain Fischer : Nous ne disposons pas de suffisamment d’éléments pour émettre une réponse précise sur les causes de l’hésitation. L’enquête parue récemment (qui fait état de 41 % d’hésitations, ndlr) justifie la démarche en cours. Elle est intéressante mais globale. Il nous faut une vision plus fine des éléments de réticence, que l’on pourra comparer aux enquêtes précédentes. Il faudra répondre le mieux possible à la problématique des réticences et des hésitations de la population, y compris celles des soignants. La question des alternatives est bien évidemment sur la table, et il est évident qu’il y aura une réponse.

Les réticents sont plus actifs sur Internet. Comment comptez-vous y faire face ?

Pr Alain Fischer : Nous sommes en situation de prendre du recul par rapport à ce qui est soumis sur Internet. Faire de la statistique n’aurait aucun sens : nous sommes dans une démarche qualitative. Ce qui doit émerger de cette consultation, ce sont de nouvelles interrogations, des situations auxquelles nous n’avons pas pensé.

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