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Alaska Airlines

Avion : une femme atteinte d'un cancer interdite de vol

Une femme malade s’est vue refuser un vol aérien en raison de son état de santé. Les conditions sanitaires pour prendre l’avion ne sont pas toujours très claires.

Avion : une femme atteinte d'un cancer interdite de vol SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA




Elle devait prendre l’avion ce lundi avec sa famille, après des vacances passées à Hawaï. Mais alors qu’elle venait de prendre place à bord du vol de l’Alaska Airlines censé la ramener en Californie, Elizabeth Sedway a dû se plier aux ordres du personnel naviguant et descendre de l’appareil, avec son mari, ses deux enfants et ses bagages à main.

En cause : son cancer. Cette Américaine de 51 ans souffre d’un myélome multiple, une affectation de la moelle osseuse. Aujourd’hui, elle n’a pas de mot assez fort pour exprimer son sentiment de révolte. Sur Facebook, elle raconte toutefois sa mésaventure.

« Je me sens parfois faible »

« Nous étions à la porte d’embarquement 8, prêts à partir pour San Jose. Une employée de la compagnie m’a vue assise dans l’aire réservée aux handicapés et m’a demandé si j’avais besoin de quelque chose. J’ai d’abord répondu non, une première fois. Puis, comme elle m’a posé à nouveau la question, j’ai dit: ‘he bien, j’aurai peut-être besoin d’un peu plus de temps pour embarquer, car je me sens parfois faible ». La femme porte alors un masque chirurgical sur le visage, pour se protéger des microbes.

« Parce que j’ai prononcé  le mot "faible", l’employée de l’Alaska Airlines a appelé un médecin de la compagnie. Une fois dans l’avion, un représentant que la compagnie nous a expliqué que nous ne pouvions pas prendre l’avion sans un certificat médical d’aptitude. Ceci est la vidéo de nous, en train de nous faire expulser de l’avion ». Dans cette vidéo, on entend les larmes dans la voix d’Elizabeth Sedway, qui s’excuse auprès des autres passagers : « On me demande de descendre parce que j’ai un cancer, comme si j’étais une criminelle, ou une personne contagieuse… Quelqu’un s’est-il demandé comment je suis venue jusqu’à Hawaï ? »

 

Today, we were at gate 8 ready to depart on Alaska Airlines for San Jose. An airline employee saw me seated in the...

Posted by Elizabeth Sedway on lundi 6 avril 2015

 

S’évanouir au-dessus de l’océan

A cause de cet incident, Elizabeth Sedway a raté sa séance de chimiothérapie, qui devait avoir lieu à son retour en Californie. La compagnie aérienne a présenté ses excuses, évoquant «  des problèmes de communication imputables à [ses] services ». « Nous sommes désolés de la manière dont la situation a été gérée. Notre employée pensait avant tout au bien-être de la cliente, mais les choses auraient pu être gérées différemment  », a-t-elle indiqué à la presse américaine, précisant qu’elle allait rembourser les billets de la famille.

Selon le récit d’Elizabeth Sedway, la compagnie craignait que la femme ne s’évanouisse en pleine traversée de l’océan Pacifique. « Ils doivent améliorer leur politique et se doter d’un peu de bon sens, déplore-t-elle dans une interview à la NBC. Un simple masque et un mot ne devraient pas suffire à mettre toute une famille hors d’un avion… »

Des règlements peu clairs

De fait, les conditions liées au transport aérien des personnes malades ne sont pas toujours d’une grande clarté. Elles dépendent de chaque compagnie aérienne et stipulent, dans la grande majorité des cas, que le patient est responsable de son état de santé. « Les passagers évaluent par eux-mêmes leur capacité à voyager sans aide et à s'organiser dans cette optique en fonction de leur état de santé », précise par exemple le règlement de la Ukraine International Airlines. En clair : en cas de complications liées à des problèmes de santé, la compagnie s’en lave les mains.

A priori, en cas d’urgence, le commandant de bord tentera tout de même un atterrissage pour que la personne soit prise en charge dans les plus brefs délais. Cependant, pour éviter ces situations, les compagnies aériennes exigent souvent que les passagers à risque fassent une demande d’accord médical auprès de ses services médicaux au moment de la réservation.

Le règlement d’Air France précise ainsi qu’un accord médical est obligatoire lors de trajets nécessitant une assistance spéciale – fauteuil roulant, bouteilles d’oxygène… D’autres compagnies imposent la présence d’un accompagnant apte à délivrer les soins nécessaires.

Cancer ou grippe, mêmes obligations

Les personnes autonomes, mais « dont l’état de santé pourrait nécessiter une assistance médicale inhabituelle durant le vol », ainsi que les « passagers souffrant d’une maladie contagieuse » doivent fournir un certificat déclarant leur capacité à prendre l’avion sans présenter de risque pour les autres, précise Air France. Théoriquement, des maladies comme la grippe entrent également dans cette catégorie… Alors que les personnes qui présentent l'une des nombreuses contre-indication aux voyages aériens n'y figurent pas.

En l’absence de tel certificat, le personnel naviguant est effectivement autorisé à refuser l’embarquement d’une personne jugée un peu trop « faible ». D’ailleurs, le commandant de bord se réserve le droit de sortir quiconque de son avion, pour des raisons aussi variées qu’un état d’ébriété, d’agressivité… et de fébrilité, donc.

Pour éviter ces désagréments aux personnes atteintes de maladies graves ou contagieuses, il convient donc de se munir d’un certificat médical – qui, par ailleurs, n’est pas obligatoire en cas de membre plâtré, d’opération récente ou de grossesse (sur les vols Air France, du moins, puisque certaines compagnies interdisent le vol après la 35e semaine). Et dans le cas contraire... mieux vaut se montrer au personnel naviguant sous son meilleur jour.

 

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