C'est le jeudi 9 juin, lendemain de la réouverture des salles de sport après presque une fermeture due à l'épidémie de coronavirus, que je m'ye rends. Lorsque j'arrive, quelque peu en avance, la salle est encore bien calme.
Avant de rejoindre les vestiaires, je passe par l'accueil afin d'obtenir le numéro du vélo qui sera le mien et de récupérer une paire de chaussures de cyclisme ainsi que des serviettes, prêtées par la salle.
Vélo oui, mais vélo version chic
Premier constat : le cycling, c'est plutôt branché. Ici, on n'est pas exactement dans une salle de sport comme les autres. Lorsque l'on pénètre dans l'accueil, la lumière est tamisée, un canapé est à la disposition des personnes arrivées peu trop tôt, et des produits dérivés sont disponibles à la vente.D'ailleurs rien d'étonnant : les spin class, comme les appellent les Anglais, ne sont pas vraiment des cours de sport de premier prix. Il faut compter 25 euros pour une séance, 15 euros s'il s'agit d'un premier essai. Dès lors, une réalité s'impose : si le vélo pratiqué en ville ou à la campagne est accessible à tous, il l'est ici nettement moins !
Deuxième constat : quand on s'engouffre dans les vestiaires, cette impression de luxe est vérifiée. Eaux micellaires, crèmes, gels-douches, shampoings, sèche-cheveux et lisseur sont mis à la disposition des clients. Même les casiers sont modernes : pas besoin de se munir d'un cadenas, chez Summit Cycle, ils ferment grâce à un système de code.
Décidément, comme le dit très bien Dorothée dans le Magicien d'Oz, « Toto, j'ai l'impression que ne nous ne sommes plus au Kansas » . Au diable ma petite (somme toute très sympas ) gym de quartier : ici, tout est étudié et résolument branché. Il suffit de pénétrer dans la salle de cours pour en être certain : le spin, c'est chic.
Oubliez les vélos d'intérieur habituels et les salles de sport aux murs blancs ou gris. Ici, la couleur des murs, on s'en fiche, de toute façon la salle est plongée dans le noir. On vous l'a dit, et sur vous le redit, le vélo c'est à la mode !
Vélo… ambiance discothèque
Oui, enfin ! Vous n'avez tout de même pas pensé, que l'intérêt du cours résidait dans le fait de faire du vélo ? Quelle idée naïve. Le vélo, c'est cool, mais bon quand même, ça ne déchaîne pas les foules.Quoi, ça vous étonne ? Prenez-moi en exemple : le vélo, je déteste, le cycling j'adore. Mais pourquoi donc ? C'est simple : le secret des spin-class c'est qu'elles se déroulent plongées dans le noir et musique à fond. En clair : c'est comme si vous faisiez du vélo en discothèque.
On vous a perdu ? On vous aide. L'intégralité du cours, 45 minutes environ, se déroule plus ou moins dans le noir éclairé, de temps à autre, de lumières roses ou bleues. Face à la vingtaine de vélos occupés par les adhérents du club, une estrade sur laquelle trône un vélo supplémentaire, celui du prof et derrière lui, un écran géant, sur lequel s'affiche le classement des cyclistes d'un soir.
Maintenant, que vous percevez mieux l'ambiance, revenons à l'essentiel : l'ambiance boîte de nuit et la musique électronique diffusée à fond durant l'intégralité de la séance. C'est elle et non pas le vélo qui réussit à rendre le cours amusant.
Et l'autre particularité de ces cours de vélo en salle, spécifiquement pour ceux qui manquaient encore de motivation, c'est que tout est basé sur la compétition. Vous vous souvenez de l'écran d'ordinateur projeté sur le mur derrière le vélo de l'instructeur ? Tout au long de la séance, il affiche le classement des participants et à la fin du cours, il dévoile le peloton de tête. Croyez-moi -et j'en sais quelque chose- la peur de voir son nom affiché en bas de l'écran, ça motive !
Un vrai cours de cardio
Mais concrètement, vous interrogez-vous, à quoi ressemble un cours de cycling? Outre la musique, la compétition et l'ambiance, le vélo en salle reste de la cardio. En d'autres termes, comprenez : on se dépense beaucoup ! "On est sur un cours un peu 'ludique' où l'on cherche à travailler sur des variations de résistances, de vitesses et de forces", explique Hans, l'un des coachs de Summit Cycle.En outre, poursuit l'instructeur « des objectifs différents sont définis sur chaque chanson » . En clair : certaines musiques seront dédiées à des montagnes, avec des montées où vous serez en position « danseuse » debout sur votre vélo, et d'autres encore seront consacrées à des phases de récupération. Quoiqu'il en soit, l'objectif reste le même tout au long de la séance : se surpasser.
Et c'est probablement pour ça que le cycling séduit autant. « Le côté ludique fait passer l'effort de manière plus amusante et on n'a pas le choix : une fois la séance commencée, il faut faire les 45 minutes », résume Hans.
D'ailleurs, un rapide tour de salle suffit à corroborer les propos du prof : la fatigue et l'effort se lisent sur les visages, mais pour autant, personne ne cesse de pédaler avant la fin de la séance. Si ce n'est pas facile, le concept fonctionne : on ne peut qu'être emmené par l'atmosphère.
Par ailleurs, tout en permettant de faire du sport de manière plus ludique, le cycling aurait des bienfaits musculaire évidents. Selon le coach, il suffirait « d'une à deux séances par semaine, avec un complément en renforcement musculaire, à côté » , pour en vérifier les effets. En effet, explique-t-il : le vélo en salle « est efficace pour muscler la ceinture abdominale et les fessiers » . On comprend donc mieux l'attrait de la discipline : un, on s'amuse ; deux, les résultats suivent.
Et force est de constater que c'est vrai. Reprenons mon exemple : je déteste le vélo et pourtant, à chaque cours de cycling, j'acquiesce. C'est dur, mais j'y retourne encore et encore. Pourquoi ? Parce que c'est indéniablement bien plus drôle qu'une simple séance de cardio!
