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Effets cardiovasculaires, neurovasculaires ou psychiatriques

Arrêt de l'allaitement : des médicaments à prendre avec prudence

Par Cécile Coumau

Pour arrêter la lactation, les médicaments à base de bromocriptine ne devraient être utilisés que quand l'allaitement doit être stoppé pour raison médicale, estime l'agence européenne du médicament. Des effets indésirables graves sont avérés.

GILE MICHEL/SIPA

Stopper l’allaitement constitue souvent un dilemme pour les jeunes mères. Et surtout quand elles n’ont pas le choix. Pour cause de maladie, certaines femmes sont en effet contraintes de stopper la lactation brutalement. Dans ce cas, il existe des médicaments mais ils ne sont pas dépourvus d’effets secondaires. Le Comité pour l’évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (Prac) vient de rendre son avis sur les médicaments contenant de la bromocriptine. Et au vu des « effets indésirables cardiovasculaires, neurovasculaires ou psychiatriques, rares mais parfois graves, », le Prac recommande de n’utiliser les médicaments à base de bromocriptine que « quand l’allaitement doit être arrêté pour raison médicale ». Et notamment en cas de fausse couche, d’interruption téhrapeutique de grossesse, de décès du nouveau-né ou encore en cas d’infection à VIH de la mère.


Arrêter l'allaitement sans médicament
En clair, la bromocriptine ne doit pas être utilisée en routine pour toutes les femmes qui souhaiteraient mettre fin à la lactation. L’arrêt de l’allaitement doit se faire progressivement et ne nécessite pas de recourir à un médicament. De même, le Comité pour l’évaluation des risques en matière de pharmacovigilance souligne que ces médicaments sont déconseillés en cas « d’engorgement ou pour le soulagement des douleurs en post-partum qui peuvent être prises en charge par des traitements non pharmacologiques ou par des antalgiques. »

Autres mesures de précaution recommandées par le Prac : d’une part, la notice des médicaments contenant de la bromocriptine devrait mieux souligner les contre-indications et les précautions d’emploi, et d’autre part, seules les formes dosées jusqu’à 2,5 mg sont indiquées dans l’arrêt de la lactation, et ce afin d’éviter toute confusion ou erreur médicamenteuse.


Le rapport bénéfice-risque contesté

Pour le Prac, le rapport bénéfice-risque de ce médicament reste malgré tout favorable. Une appréciation que contestent la France et l’Italie, pour qui cette balance penche du côté défavorable. En attendant la position finale de la Commission européenne, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) rappelle aux médecins qu’ils doivent particulièrement vigilants avec les femmes ayant des facteurs de risque cardiovasculaires, neurologiques, et psychiatriques.