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D'après l'Unicef

Excision : encore 200 millions de victimes dans le monde

Par Léa Surugue

Encore 200 millions de femmes sont victimes d'excision. Malgré une prise de conscience et des progrès ces dernières années dans de nombreux pays, la pratique reste très répandue.

Francis Dean / Rex Feat/REX/SIPA
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Mettre fin aux mutilations sexuelles féminines. C’est l’un des objectifs de développement durable, adopté en septembre dernier par 193 nations. A la veille de la Journée internationale de tolérance zéro à l'égard de l’excision, les dernières données dévoilées par l’Unicef montre à quel point le chemin est encore long.

L'excision désigne une ablation partielle ou totale des organes génitaux externes des fillettes ou des adolescentes. La pratique est culturelle, mais dans certaines communautés, elle correspond à une norme sociale très importante.

Certaines filles ne pourront par exemple pas trouver un époux si elles ne sont pas excisées. Au delà du traumatisme psychologique engendré et de la violence de la pratique, les conséquences sur la santé des femmes, à court et à long terme, peuvent être très graves.

Ces mutilations peuvent conduire à des difficultés dans les rapports sexuels et à une absence de plaisir, mais aussi à des infections et des complications pendant l'accouchement. Pratiquée par des guérisseurs traditionnels, qui ont rarement des connaissances médicales avancées, l'excision a entraîné le décès de nombreuses petites filles, suite à des hémorragies.

200 millions de femmes

Alors que les précédents rapports de l’agence onusienne rapportaient que 125 millions de femmes à travers le monde avaient subi des mutilations sexuelles féminines, les dernières données, considérées comme les plus complètes à ce jour indiquent que ce chiffre serait en fait plus proche des 200 millions.

L’Unicef explique que cette sous-estimation venait du fait que, parmi les 30 pays dans laquelle la pratique est la plus répandue, peu collectent des données sur le sujet.

Par ailleurs, l’excision a souvent été associée à des pays africains, mais le nombre de femmes excisées a longtemps été sous estimé dans plusieurs pays du Moyen-Orient, et en Asie du Sud Est. La pratique est notamment de plus en plus diffusée en Indonésie.

Près d’un quart des femmes excisées l'auraient été avant l’âge de 14 ans. Au Yémen par exemple, plus de 90% des femmes ont subi la pratique dans certaines régions, la plupart du temps lorsqu’elles étaient bébés.

Toutefois, Claudia Cappa, auteur principale du rapport, précise que même si le nombre de femmes est plus élevé que ce que l’on pensait jusqu’à présent, la tendance est globalement positive, en raison d’un grand effort fourni par de nombreux gouvernements.

« Le risque de subir cette pratique a globalement diminué pour les filles. Au Burkina Faso et en Egypte, elle a toujours lieu mais de manière moins universelle, et au Togo, elle a complètement disparu », souligne t-elle. Un signe qu'il faut continuer le combat, en interdisant la pratique par la loi et en sensibilisant les communautés.