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Cancer du col de l'utérus

Papillomavirus : le vaccin ne remplace pas le dépistage

Par Antoine Costa

Les résultats de la grande étude sur la vaccination contre le papillomavirus sont rassurants. Ils ne doivent néanmoins pas conduire à se passer d'un dépistage régulier par frottis.

FRANCES M. ROBERTS/NEWSCOM/SIPA

Il s'agit de la plus grande étude jamais réalisée sur les effets de la vaccination contre les infections à papillomavirus humains (HPV), qui prévient le risque de cancer du col de l’utérus. Conjointement réalisée par l’Agence Nationale de Sécurité du médicament et l’Assurance Maladie, le rapport publié ce lundi s’est penché sur le cas de 2,2 millions de jeunes filles âgées de 13 à 16 ans suivies pendant quatre ans. Il confirme que ni le vaccin Gardasil, ni le vaccin Cervarix, utilisés contre différentes formes du virus, n’entraînent une incidence plus importante des maladies auto-immunes.

Cette crainte a longtemps conduit de nombreuses jeunes femmes à refuser la vaccination contre le cancer du col de l’utérus, pourtant recommandée par le Haut Conseil de Sécurité Publique. En France, ce cancer est le 11e en termes d’incidence chez la femme, avec près de 3 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année, mais la couverture vaccinale contre le papillomavirus est estimée à seulement 17 %.

 

Le frottis toujours nécessaire

Le vaccin est recommandé pour les jeunes filles de 11 à 14 ans, avant le début de leur vie sexuelle, mais un rattrapage est possible jusqu'à l'âge de 23 ans. Les femmes de plus de 25 ans, qui ne sont pas vaccinées, doivent effectuer un frottis tous les trois ans, car il s'agit de la seule manière efficace de dépister le cancer. 

Mais pour toutes celles qui ont été vaccinées, le frottis reste aussi nécessaire, car la vaccination n'est efficace contre les cancers que dans 80 % des cas, comme le soulignait récemment une étude publiée dans le Journal of the National Cancer Institute.

De plus, les effets et le degré d’efficacité des vaccins sur le long terme sont encore méconnus. Ceux-ci n'ont été introduits en France qu'en 2006, et ce manque de recul impose de continuer à proposer aux femmes un dépistage régulier, pour s’assurer de l’absence de lésions précancéreuses ou d’infection au niveau de l’utérus.

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