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QUESTION D'ACTU

Lésions de la moelle épinière

Redonner une mobilité à des tétraplégiques

Pour redonner la motricité à des personnes qui ont subi des lésions de la moelle épinière, des équipes suisses publient des résultats encourageants chez l'animal. D'autres, en France,  envisagent pour cette année un essai chez l'homme.

Redonner une mobilité à des tétraplégiques Purestock/SIPA




Bouger après une lésion de la moelle épinière sera peut-être possible un jour. Un rêve pour les 40 000 paraplégiques et tétraplégiques en France... La recherche médicale dans ce domaine est en pleine émulation. Une équipe suisse a tout récemment résussi à faire courir des rats paralysés grâce à un système de stimulation sophistiqué.
En France, des équipes Inserm et CNRS développent une thérapie génique avec des résultats in vitro et in vivo chez l’animal.

Toujours en France, une autre équipe, sous l’égide du CEA et du Pr Alim-Louis Benabid, mène des travaux chez l'homme. Le principe consiste à enregistrer les signaux cérébraux de personnes tétraplégiques, grâce à des électrodes ultra-perfectionnées, et à les transmettre à une robotique externe, un exo-squelette motorisé qui devrait permettre à la personne de se mouvoir. Une opération serait prévue pour l’été. Le Pr Benabid l’a évoqué en janvier dernier dans l’émission Pourquoi Docteur sur Europe 1. « L’un des projets maître de Clinatec, à Grenoble, c’est de redonner une mobilité à des gens qui l’ont perdue soit dans le cas d’un locked in syndrom ou bien les tétraplégies complètes post-traumatiques », résume le Pr Benabid.  

Pr Alim-Louis Benabid, neurochirurgien, au micro de Jean-François Lemoine (Europe 1): « Le jour où les personnes volontaires seront équipées de ce système-là on ne va pas leur dire « lève-toi et valse »… il y aura une longue période d’appropriation du système. »


 

Cependant, comme pour tout projet innovant et complexe de ce type, la prudence reste de mise. Mais, dans ce domanine, lra recherche foisonne. D’autres stratégies sont en développement. « Cela fait une dizaine d’années que la recherche accomplit de véritables avancées dans ce domaines », souligne le Pr Alain Privat, directeur de l’unité Inserm 583 « Physiopathologie et thérapie des déficits sensoriels et moteurs ». « La réparation du système nerveux central a longtemps été considérée comme impossible mais nos travaux et ceux de l’équipe suisse prouvent le contraire. » Et les résultats sont encourageants.

Les plus récents, publiés le 1er juin dernier dans la revue Science sont ceux de l’équipe de Grégoire Courtine, le médecin français qui a piloté les recherches à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne. « Après deux semaines de neuro-réhabilitation avec une combinaison de stimulation électro-chimique et l'utilisation d'un harnais robotisé, explique Grégoire Courtine, nos rats se montraient non seulement prêts à marcher, mais ils se sont aussi très rapidement mis à courir, à monter les marches d'un escalier et à éviter les obstacles ». Ainsi, la régénérescence des nerfs observée chez ces rats pointe vers de nouvelles méthodes de traitement de la paralysie. Cependant, attention, le chercheur estime qu'il ne peut être certain que « des techniques similaires de réhabilitation puissent être utilisées avec succès chez l'homme ».

Une prudence partagée par Alain Privat qui privilégie une autre méthode pour que la transmission de l’influx nerveux entre le cerveau et les membres soit de nouveau possible. « En 2003, nous avons démontré sur des souris pourquoi après une section, la moelle épinière ne se régénère pas. Une cicatrice imperméable isole les neurones endommagés et empêche le passage de l’influx nerveux. Mais nous avons aussi démontré qu’on pouvait bloquer ce processus pour que les neurones régénèrent. »  L’équipe Inserm U 583 de Montpellier et celle de l’Institut du cerveau et de la moelle épinière (ICM) à Paris ont poursuivi les travaux. « En 2009, grâce à un procédé de thérapie génique, nous avons réussi à activer la repousse des terminaisons des neurones endommagés de souris », poursuit Alain Privat.

Pr Alain Privat, directeur de l’unité Inserm U 583 à Montpellier, « L’objectif c’est de stimuler ce qui existe déjà au sein de l’organisme avec une intervention aussi minime que possible. Toute intervention après une lésion apporte un traumatisme supplémentaire. »

 

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