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En Belgique

Bizutage : trois étudiants inculpés pour avoir plongé une Française dans le coma

Par Audrey Vaugrente

Trois jours de coma après un bizutage. La justice belge a inculpé trois étudiants « parrains » du baptême qui avait mal tourné pour Fanny, une jeune Française.

HADJ/SIPA
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« Il y a une ligne rouge à ne pas franchir », a rappelé le Procureur Général de Liège (Belgique), Christian De Valkeneer. En septembre dernier, elle a été franchie : Fanny Magnin, étudiante française, est restée trois jours dans le coma. Dans le cadre d’un « baptême », forme de bizutage, elle a rapidement absorbé 10 litres d’eau. Trois étudiants ont été inculpés pour traitements inhumains et devraient être jugés à la rentrée.

 

Trois jours dans le coma

Le « baptême » est un bizutage très répandu à l’université de Liège. Les étudiants se voient proposer deux options : ingurgiter une grande quantité de bière, ou 10 litres d’eau. Mais ce rite d’intégration n’est pas sans risque pour la santé. Autant les effets d’une alcoolisation excessive sont bien connus, autant ceux d’une trop forte absorption d’eau ne le sont pas. Fanny n’y a pas échappé : au cours de la soirée, elle a développé un œdème cérébral. Après dix jours à l’hôpital, dont trois dans le coma, elle a pu rentrer chez elle. Mais ses parents, soutenus par l’université, ont porté plainte contre les deux « parrains » et la « marraine » de baptême.

 

Des dérives courantes

Si c’est la première fois que la justice belge intervient dans ce genre d’affaire, il n’est pas rare que les bizutages tournent mal. Alors qu’ils sont interdits en France, des accidents sont régulièrement rapportés. Le dernier en date a fini de manière dramatique : en 2012, un élève de l’école Saint-Cyr s’est noyé en tentant de traverser une rivière. Quatre ans plus tôt, c’est une étudiante de l’ESC Toulouse qui est tombée dans un coma éthylique après avoir bu, cul sec, un litre de whisky.

 

Les conséquences d’un bizutage peuvent aussi être plus insidieuses. Début juillet, quatre étudiants français de l’université Paris-Dauphine ont été condamnés à 8 mois de prison avec sursis. Ils avaient, lors d’un « entretien » d’entrée à la « Japad » (Jeune association pour la promotion des activités à Dauphine), fait boire un jeune homme au point de le rendre malade. Puis ils l’avaient déshabillé et avaient gravé sur son dos « Japad » à l’aide d’une capsule de bière. Bien que les marques aient aujourd’hui disparu, l’étudiant ne se serait toujours pas remis du choc.