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QUESTION D'ACTU

Traiter fort et vite

Cancer : des «flashs» de radiothérapie pour diminuer les effets secondaires

Selon une étude, traiter fort et vite serait un bon moyen pour limiter les effets secondaires de la radiothérapie. Des "flashs" tout aussi efficaces, alors que les tissus sains, eux, sont mieux protégés.

Cancer : des \ BEBERT BRUNO/SIPA




Traiter fort et vite semble être un bon moyen pour limiter les effets secondaires de la radiothérapie. Telle est la découverte de chercheurs français (1) qui ont tenté de trouver la meilleure façon d'administrer ce traitement local de référence dans la prise en charge des patients atteints de cancers. Des résultats inédits publiés il y a quelques jours dans la revue américaine Science Translational Medicine

Augmenter de 1 000 fois l'intensité d'irradiation
La radiothérapie consiste à irradier les cellules cancéreuses pour les détruire tout en préservant du mieux possible les tissus sains et les organes avoisinants. En augmentant jusqu’à 1 000 fois l’intensité de l’irradiation sur un temps très court, ces scientifiques ont montré que l’efficacité demeure la même, mais que les tissus sains sont mieux protégés. 
Pour parvenir à cette conclusion, Marie-Catherine Vozenin (Inserm et Centre Hospitalier Universitaire Vaudois, Lausanne, Suisse) et le radiobiologiste Vincent Favaudon, directeur de recherche émérite Inserm, ont étudié les effets de la radiothérapie sur les tissus sains et tumoraux en fonction de son mode d’administration. « Les laboratoires de l’Institut Curie sur le site d’Orsay disposent d’un accélérateur linéaire d’électrons expérimental qui permet de délivrer des doses de rayonnement élevées en un temps très court, comme un flash », explique ce dernier. « Pour donner une idée de l’échelle, cet accélérateur délivre un débit de dose de rayonnement 1 000 à 10 000 fois plus intense qu’en radiothérapie conventionnelle », rajoute-t-il.

Des effets secondaires beaucoup moins importants
Et grâce à cet outil, les chercheurs ont récolté des résultats sans appel. « Dans nos modèles tumoraux, une dose de 15 Gy administrée de manière conventionnelle pour traiter une tumeur du poumon entraîne à coup sûr la survenue d’une fibrose pulmonaire entre 8 semaines et 6 mois après l’irradiation, alors qu’avec une irradiation “flash”, aucune fibrose n’apparaît en-dessous de 20 Gy », a rapporté le radiobiologiste.
Ce dernier indique par ailleurs que cet efffet protecteur est également observé sur l’apoptose (mort programmée des cellules produite suite à des dommages non réparés de l’ADN), les capillaires sanguins et sur les lésions cutanées. 


Une efficacité anti-tumorale identique
« En revanche, l’efficacité anti-tumorale reste la même sur tous les modèles tumoraux que nous avons testés », a déclaré la chercheuse de l'Inserm Marie-Catherine Vozenin. Et selon elle, l’irradiation “flash”protège en plus les tissus sains de la survenue d’effets secondaires de manière très sélective. Seul bémol que ces travaux ont permis de mettre en évidence, cette technique de "flashs" de radiothérapie n'est pas encore disponible dans les hôpitaux français.
« Les appareils actuellement utilisés dans la plupart des services de radiothérapie et qui fonctionnent avec des rayons X, ne sont pas assez performants pour générer les débits de dose nécessaires à des irradiations “flash”. Il faudrait une évolution technologique majeure pour y parvenir », affirme Vincent Favaudon. 
Mais des avancées vont cependant voir le jour dans certains centres. Parmi elles, « le système par “Pencil Beam Scanning” qui est actuellement en cours d’installation au Centre de Protonthérapie de l’Institut Curie sera capable de telles performances et l’équipe médicale, assistée par les chercheurs, envisage de procéder très rapidement à un essai préclinique », conclut Vincent Favaudon.

(1) Des chercheurs de l’Institut Curie, de l’Inserm et du Centre Hospitalier Universitaire Vaudois

 

 

 

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