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Jusqu'à l'âge adulte

Grossesse : un stress intense augmente le risque d’obésité de l’enfant

Par la rédaction

Le deuil d’un proche juste avant ou pendant la grossesse pourrait engendrer un surpoids voire l'obésité de l’enfant à l’âge adulte.  

WIDMANN PETER/TPH/SIPA
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Le stress de la maman pendant la grossesse pourrait augmenter le risque de surpoids de l'enfant jusqu'à l'âge adulte. C’est  ce que suggère une étude de l'Université d'Aarhus au Danemark. Ces résultats pourraient contribuer à une meilleure compréhension certaines formes d'obésité et de surpoids.
Alors que des travaux antérieurs ont déjà montré que les enfants à naître exposés à des niveaux de stress très élevés durant leur vie fœtale ont un risque accru d’être en surcharge pondérale entre 10 et 13 ans, cette analyse, publiée dans la revue Plos One,  confirme cette association qui perdure jusqu’à à l’âge adulte.

 

Un risque de surpoids augmenté de 15 %

Pour mener à bien leurs travaux, ces chercheurs ont analysé les données concernant une cohorte danoise de 119 908 hommes nés entre 1976 à 1993. Ces derniers ayant été examinés dans le cadre de leur service militaire entre 2006 et 2011. Parmi eux, 4813 étaient nés de mères endeuillées par la mort d'un proche parent entre 12 mois avant la conception et la naissance de l'enfant.
Ainsi, les scientifiques ont comparé le poids et l'Indice de Masse Corporelle (IMC) des mères qui avaient été exposées par rapport à ceux des mères qui n’avaient pas subi ce stress intense.
Résultat, même si l’IMC médian était similaire dans les deux groupes d’homme, les auteurs notent, en revanche, une différence concernant la prévalence du surpoids et de l’obésité. En effet, dans le groupe exposé au stress, 33,3% des hommes étaient en surpoids (30 % chez les non exposés) et 9,8% étaient obèses versus 8,5 % chez les autres. Au final, les auteurs concluent que l’exposition à ce stress intense lié au décès d’un proche dans les 6 mois avant la conception et la grossesse augmente le risque de surpoids de l’enfant de 15 %. Plus grave, les hommes de l’étude nés de mères qui avaient connu la mort du père biologique de l'enfant avant la naissance avaient un risque doublé d’obésité.

 

Des fœtus stressés plus vulnérables à la prise de poids

«Dans l'ensemble, nos résultats indiquent que le stress peut créer une programmation de l'enfant à naître qui le rend plus vulnérable à la prise de poids après la naissance, explique Lena Hohwü du Département de la santé publique à l'Université d'Aarhus, co-auteur de l’étude. Donc, même si nous avons encore beaucoup de recherches à faire dans ce domaine, nous avons ajouté une petite pierre dans la compréhension de la raison pour laquelle nous assistons à une épidémie d'obésité ».

 
Les auteurs rappellent par ailleurs qu’au Danemark, un enfant sur cinq est en surpoids, et que la plupart d’entre eux resteront en surpoids à l'âge adulte. Bien que dans cette étude l’indicateur principal du stress sévère subi par la femme enceinte ait été le décès d’un proche, un événement rare heureusement, les chercheurs précisent qu’ils comptent  étudier désormais l’impact du stress de façon plus générale, en analysant par exemple celui engendré par un divorce.