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FIV, Icsi, don d'ovocytes...

Infertilité : les 4 méthodes pour la vaincre

Par Afsané Sabouhi

Insémination artificielle, FIV, ICSI ou accueil d’embryon, l’assistance médicale à la procréation passe par des techniques différentes en fonction du bilan médical de chaque couple.

Sang Tan/AP/SIPA

En France, 1 couple sur 6 est confronté à des problèmes de fertilité. Face à la fréquence de ces difficultés, le magazine Famili et l’association Maia d’aide et de soutien aux personnes infertiles se sont associés pour organiser aujourd’hui un colloque d’information à l’Institut Pasteur à Paris à l’occasion de la 1e journée nationale de l’infertilité.

Après les différents examens réalisés chez les 2 partenaires dans le cadre du bilan d’infertilité, le médecin spécialiste de l’assistance médicale à la procréation (AMP) propose à chaque couple un parcours personnalisé et une technique adaptée en fonction des résultats des examens mais aussi de l’âge et de l’antériorité des difficultés à concevoir.

 

L’insémination artificielle, petit coup de pouce médical

L’insémination artificielle est la technique la plus simple et la plus ancienne. Le sperme du père est recueilli par masturbation ou issu d’un don et préparé pour isoler les spermatozoïdes les plus mobiles. A l’aide d’un fin cathéter, le médecin les dépose à l’intérieur de l’utérus ou au niveau du col et ils remontent naturellement vers les trompes à la rencontre de l’ovocyte. La fécondation se fait naturellement, « in vivo » puisqu’à l’intérieur du corps de la femme. Selon les chiffres de l’Agence de la biomédecine, 59 000 inséminations artificielles ont eu lieu en France et près de 6 500 enfants ont ainsi vu le jour, soit 29,5% des enfants nés par AMP en 2011.


La FIV, technique des premiers bébés-éprouvette

Un traitement hormonal est injecté à la femme pour obtenir le développement simultané de plusieurs follicules et pouvoir prélever plusieurs ovocytes au moment de l’ovulation. Sous contrôle échographique et sous anesthésie, les ovocytes sont ponctionnés et préparés pour la fécondation. Le sperme recueilli par masturbation ou issu du don de sperme est également préparé pour isoler les spermatozoïdes les plus mobiles. Les gamètes sont ensuite déposés ensembles dans un milieu de culture et placées dans un incubateur à 37°C. Deux à trois jours plus tard, le ou les ovocytes fécondés, qui sont devenus des embryons de quelques cellules, sont transférés grâce à un cathéter fin dans l’utérus pour s’y implanter. Si tous les embryons fécondés obtenus ne peuvent pas être implantés en une fois, les embryons dits « surnuméraires » sont congelés. En 2011, 4541 enfants sont nés par FIV, soit près de 20% des enfants nés par AMP.


L’ICSI, fécondation assistée par pipette

L’ICSI pour intra-cytoplasmic sperm injection est une technique de fécondation in vitro qui consiste à injecter un seul spermatozoïde directement dans l’ovocyte. Toutes les étapes de stimulation ovarienne et de ponction et de préparation des gamètes sont identiques à un parcours de FIV classique. Le spermatozoïde est choisi en fonction de son aspect et de sa mobilité. Sous contrôle d’un microscope, le biologiste injecte le spermatozoïde sélectionné à l’intérieur de l’ovocyte grâce à une micro-pipette. Les ovocytes sont ensuite remis en culture dans l’incubateur à 37°C jusqu’à l’étape d’implantation comme dans une FIV classique. L’ICSI peut même être envisagée en cas d’azoospermie, c’est à dire lorsque le sperme ne contient pas de spermatozoïdes car ces derniers peuvent être prélevés chirurgicalement dans les voies génitales ou dans le testicule. L’ICSI est la méthode d’AMP qui a permis le plus de naissances en 2011, 37,6% soit plus de 8500 bébés.

L'accueil d’embryon, en cas de double infertilité

La congélation des embryons est une pratique courante en cas de FIV. Lorsque le projet parental du couple réussi, leurs embryons demeurés congelés peuvent être accueillis par des couples souffrant de double infertilité ou ayant de très grandes difficultés à concevoir. Il s’agit d’un don d’embryon totalement anonyme et gratuit, un couple donneur ne peut donc pas donner les embryons à un couple qu’il connaît. Dans la mesure du possible, l’attribution des embryons tient compte des caractères physiques principaux des donneurs et du couple receveur comme la couleur de la peau et des yeux. Si le transfert d’embryon réussit et aboutit à une naissance, il n’y a aucune filiation entre l’enfant et le couple donneur. Sur les 83 tentatives d'accueil d’embryon pratiquées en 2011, 23 ont permis la naissance d’un bébé.