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ECCEO

L'évaluation du risque s'affine

Par le Dr Jean-Paul Marre

En associant la mesure de la densitométrie à la colonne vertébrale et au fémur, les médecins peuvent améliorer les scores de risque de fracture.

MOTS-CLÉS :

En direct de L’European Congress on Osteoporosis and Osteoarthitis (Bordeaux, 21-24 mars 2012)

Une communication du congrès européen de l’ostéoporose et de l’arthrose, l’ECCEO, qui s’est tenue à Bordeaux, révèle que l’association de la mesure de la densitométrie osseuse à la colonne vertébrale, en plus de celle déjà préconisée au fémur, améliore la sensibilité de cet examen, et donc le caractère prédictif du score FRAX sur la fracture secondaire à une ostéoporose.

L’ostéoporose-maladie est définie par une fragilisation osseuse qui expose à un risque élevé de fractures dites « de fragilité ». Elles surviennent en effet pour un traumatisme qui n’est pas censé entrainer une fracture. Elles sont observées chez 4 femmes sur 10 après la ménopause et chez un homme sur 3 après 65 ans.

La fragilité osseuse au cours de l’ostéoporose est liée à la quantité d’os, mesurée par un examen qui s’appelle une densitométrie osseuse, mais aussi à la qualité osseuse. Pour mieux comprendre, il faut s’imaginer, qu’au niveau microscopique, l’os ressemble un peu à une structure comme la charpente d’un toit : ce n’est pas seulement la quantité de bois qui fait la solidité de la charpente, c’est aussi la façon dont elle est construite, son architecture, et la qualité du matériel avec lequel elle est réalisée. A architecture égale, une charpente en chêne est plus solide qu’une charpente en pin. Pour l’os, c’est un peu la même chose;

Encore aujourd’hui, la seule façon d’étudier la qualité osseuse et son architecture est de faire une biopsie osseuse, puis de conduire ensuite des analyses pussées en microscopie. Du fait de son caractère invasif et parfois douloureux, la biopsie osseuse n’est pas réalisée en routine et la qualité osseuse est donc simplement évaluée à partir de critères indirects, obtenus le plus souvent par l’interrogatoire et une prise de sang : antécédents personnels ou familiaux de fracture, maladies associées, âge, troubles hormonaux, anomalies du métabolisme du calcium…

Ces critères ont été réunis par l’Organisation mondiale de la santé au sein d’un score de risque de fracture, le score de FRAX. Ce score est utilisé depuis plusieurs années, mais il était parfois pris en défaut : certaines femmes n’atteignant pas le seuil de traitement du score étaient malheureusement victimes d’une fracture. L’association de la mesure de la densitométrie osseuse à la colonne vertébrale, en plus de celle déjà préconisée au fémur, augmente la puissance du FRAX.En effet, il existe plusieurs qualités d’os et la mesure sur deux sites prend mieux en compte cette hétérogénéité.

Traitées à temps, ces femmes et ces hommes pourront éviter l’épreuve d’une fracture, toujours douloureuse, et souvent à risque de handicap secondaire.