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Selon Marisol Touraine

Sida : les autotests de dépistage en pharmacie en 2014

Par la rédaction

A l’occasion du Sidaction, la Ministre des Affaires sociales a confirmé que les autotests de dépistage seraient disponibles avant la fin de l'année. Ils doivent avant obtentir un marquage CE.  

L'autotest salivaire OraQuick (TRIPPLAAR/SIPAUSA/SIPA)

Les autotests VIH devraient enfin faire leur arrivée sur le marché français à la fin de l’année 2014. C’est en tout cas ce que la ministre des Affaires sociales vient de déclarer dans un communiqué publié ce vendredi. A l’occasion du lancement du Sidaction 2014, Marisol Touraine a donc rappelé que face au risque de banalisation de cette maladie, il est important de rester mobilisé contre le VIH, tout en gardant à l’esprit deux priorités essentielles : la prévention et le dépistage.
Et c’est justement afin de promouvoir davantage le dépistage dans l’Hexagone qu’elle avait donné en novembre dernier son feu vert officiel concernant ces tests à réaliser soi-même permettant de savoir rapidement si l’on est porteur du virus du Sida. Selon la ministre, outre leur disponibilité dans les officines françaises, ils seront également proposés, en complément des dépistages traditionnels,  par des associations à destination des personnes les plus à risque.

 

Des autotests simples et fiables à 98,5 %

La force de ce nouvel outil de dépistage, c'est avant tout sa simplicité. Il peut être réalisé sans encadrement médical ou paramédical spécifique. L’autotest recherche des anticorps spécifiques qui sont produits en cas d'infection au VIH. Il existe à ce jour, deux types de test: les autotests salivaires, fiables à 93%, selon le Comité consultatif national d’éthique (CCNE), et les autotest sanguins, à partir d’un prélèvement au bout du doigt, fiables à 98,5%. En revanche, comme pour un dépistage traditionnel, le test doit être effectué deux à trois mois après le rapport sexuel à risque.

 

Cibler des populations isolées et éviter 400 nouvelles infections

Même s’ils ne sont pas destinés à remplacer le dépistage traditionnel, depuis plusieurs années, les associations voient dans les autotests une nouvelle arme contre le Sida. Elles expliquent que, par rapport au dispositif actuel, ce nouvel outil ciblera notamment un public isolé potentiellement porteur du VIH.
Ainsi, les personnes qui ne souhaitent pas se rendre dans un centre de dépistage ou en hôpital, ou celles qui ne le peuvent pas, comme des clandestins, auront tout de même la possibilité de s'informer sur leur séropositivité. Par ailleurs, les spécialistes estiment que 30 à 40 000 personnes ignorent toujours actuellement leur statut sérologique. D’après le Conseil national du Sida (CNS), l'arrivée de l'autotest VIH, devrait permettre d’aboutir à 400 infections en moins et 4 000 séropositivités découvertes.

 

Aucun autotest du VIH n'a été certifié en Europe

Même si d’après la ministre des Affaires sociales, l’arrivée des autotests en France est bel et bien pour 2014, l’ANSM avait toutefois rappelé en février dernier qu’il n'existait pour l'instant aucun autotest de dépistage du VIH disponible sur le marché européen, ni aucun autotest qui serait conforme à la réglementation (marquage CE).
« Les autotests sont en phase d'évaluation depuis 2013 pour l'obtention d'un marquage CE et pourraient être disponibles prochainement en France », mais cela n'est pas encore le cas insistait l’Agence il y a deux mois. Elle concluait donc qu’il ne fallait pas acheter ce genre de tests sur internet mais continuer pour le moment à se tourner vers les autres modalités de dépistage du VIH en vigueur en France.
 « Dès que la mise sur le marché des autotests VIH marqués CE sera possible ou effective en France, les autorités sanitaires, dont l’ANSM, feront connaître cette information par le biais d’une nouvelle communication », terminait l’ANSM.