ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Scolarisation des autistes : la France mauvaise élève

Dénonciation d’une mère en haut d’une grue

Scolarisation des autistes : la France mauvaise élève

Par Raphaëlle Maruchitch

La mère d’Allan, enfant autiste de 8 ans, a obtenu le maintien de sa scolarisation suite à sa protestation. Son combat rappelle que la scolarisation des enfants autistes est loin d’être une norme en France.

SIERAKOWSKI/ISOPIX/SIPA

L’histoire s’est bien terminée pour cette mère qui, du haut d’une grue, a su alerter les pouvoirs publics et obtenir le maintien de son enfant autiste à l’école. Mais les cas d’enfants autistes qui n’ont pas accès à une scolarité en milieu ordinaire sont loin d’être isolés. Rappelons qu’ils seraient en 2014 encore environ 80% à ne pas pouvoir accéder à un établissement scolaire. Par ailleurs, en 2003 puis très récemment début février, le Conseil de l'Europe a condamné la France pour ne pas avoir respecté le droit des enfants autistes à recevoir une éducation.


Une scolarisation bienfaitrice pour les autistes

Pourtant, la scolarisation des enfants autistes au sein d’établissements classiques est très globalement prônée comme étant bénéfique pour les enfants atteints d’autisme. Le Collectif Autisme rappelle ainsi que la scolarisation des enfants autistes les aide à progresser, gagner en autonomie, communiquer avec les autres… Certains symptômes les plus invalidants pourraient considérablement s’atténuer, voire presque disparaître dans certains cas.
 Le Collectif déplore notamment que « les besoins spécifiques d’apprentissage des autistes soient peu reconnus ».


Trop peu d’auxiliaires de vie scolaire

Le Ministère de l’éducation a déjà mené des actions pour la scolarisation des élèves autistes, notamment pour sensibiliser le corps enseignant à l’accueil les élèves autistes ou présentant des troubles envahissants du développement. En effet, la question de l’accompagnement des enfants par des auxiliaire de vie scolaire (AVS) freine souvent l’intégration de ces élèves en milieu scolaire. Il y a encore trop peu d’AVS en France – environ 50 000 - dont le statut est de surcroît précaire (contrats courts, souvent à mi-temps). C’était le cas pour la maman toulousaine qui est montée en haut d’une grue : son fils était accompagné par une AVS dans son école et la fin du contrat de celle-ci, prévue pour début mai, rendait impossible la poursuite de la scolarisation de l’enfant. Pour pallier ce souci, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault avait présenté un plan fin août, prévoyant notamment 28 000 titularisations en CDI pour la profession d’AVS.