- Une étude américaine montre qu'une haute fréquence d'éjaculation pourrait réduire le risque de cancer de la prostate.
- Les effets seraient surtout visibles sur les formes intermédiaires du cancer.
- Si le lien de causalité n’est pas prouvé, cela ouvre une piste de prévention... accessible.
Et si la meilleure arme contre le cancer de la prostate se trouvait... dans l’orgasme ? Selon une vaste étude de la prestigieuse université américaine Harvard Medical School, les hommes qui éjaculent fréquemment, à raison de 21 fois ou plus par mois, voient leur risque de développer un cancer de la prostate chuter de 19 à 22 %, en fonction de leur tranche d’âge – 20 à 29 ans ou 40 à 49 ans. Ce lien, détaillé dans la revue European Urology, a été observé sur une impressionnante cohorte de quelque 32.000 participants, suivis pendant 18 ans.
Un risque réduit à partir de 13 éjaculations mensuelles
Si le cancer de la prostate, qui représente environ 15 % des cancers masculins, reste le plus fréquent chez les hommes, peu de facteurs modifiables ont été jusqu’ici identifiés. Les chercheurs de Harvard avancent aujourd’hui l’hypothèse que le fait d’éjaculer régulièrement permettrait de drainer les substances chimiques potentiellement cancérigènes stockées dans la prostate. Autre hypothèse : l’éjaculation entraîne le renouvellement des cellules, contribuant à réduire le nombre de cellules vieillissantes plus fragiles et donc plus à risques de développer un cancer.
L’effet protecteur est surtout notable pour les formes de cancer dites "intermédiaires" : la fréquence d’éjaculation de 13 fois ou plus par mois est liée à une réduction d’environ 25 % du risque par rapport à ceux qui éjaculent 4 à 7 fois par mois. En revanche, aucune association significative n’a été relevée pour les cancers les plus agressifs ou métastatiques.
"Une fréquence plus élevée d’éjaculations, en l’absence de comportements sexuels à risque, pourrait représenter un moyen non négligeable de réduire les coûts médicaux et les effets secondaires des diagnostics et traitements inutiles contre les tumeurs", explique Jennifer Rider, autrice principale des travaux, dans un communiqué.
Une habitude à ne pas négliger ?
Les auteurs rappellent que cette association entre fréquence d’éjaculations et risque de cancer de la prostate ne prouve pas une causalité directe : d’autres travaux sont nécessaires pour décrypter les mécanismes biologiques en jeu. Il n’empêche que, selon eux, bien que cette habitude intime ne doive pas devenir une "norme" qu’il faudrait suivre à tout prix, elle pourrait s’intégrer dans une stratégie plus globale de prévention du cancer.
D’autant que la pratique n’a pas que des effets sur la prostate : une activité sexuelle régulière, en solo ou à plusieurs, est régulièrement associée à une meilleure qualité de vie, améliorant le sommeil, réduisant le stress et augmentant le bien-être psychologique.


