• CONTACT

QUESTION D'ACTU

Addictions

Alcoolisme : une mutation génétique augmente le risque

Selon une nouvelle étude, la mutation du gène CHRNA3 serait impliquée dans la régulation de la sensibilité à l’alcool et pourrait augmenter le risque d’addiction. 

Alcoolisme : une mutation génétique augmente le risque fizkes/iStock




L'ESSENTIEL
  • Selon une nouvelle étude, une mutation du gène CHRNA3 serait liée à la sensibilité à l’alcool et pourrait favoriser l’addiction.
  • Lors de leurs expériences, les chercheurs ont observé que les poissons-zèbres porteurs de cette mutation ont consommé davantage d’alcool et mis plus de temps à adopter un comportement d’évitement.
  • À l’inverse, les poissons-zèbres non modifiés, c’est-à-dire sans mutation du gène CHRNA3, avaient un comportement d’évitement à mesure qu’ils consommaient de l’alcool.

L’addiction est-elle liée à la génétique ? Pour ce qui est de l’alcool, la réponse pourrait être oui. Dans une nouvelle étude, publiée dans la revue Journal of Neuroscience, des chercheurs ont découvert que la mutation du gène CHRNA3 serait impliquée dans la régulation de la sensibilité à l’alcool et pourrait augmenter le risque d’en devenir dépendant.

Mutation génétique : attraction ou évitement face à l’alcool ?

Lors de leurs travaux, les scientifiques de la National University of Singapore (NUS) ont mené une expérience sur des poissons-zèbres. Certains ont artificiellement été modifiés par les chercheurs pour qu’ils soient porteurs de la mutation du gène CHRNA3, tandis que les autres constituaient le groupe témoin. 

Les poissons-zèbres ont été soumis à un test d’auto-administration volontaire d’alcool. Autrement dit, ce sont eux qui maîtrisaient leur consommation. L’objectif des chercheurs était d’analyser leurs réactions et, plus précisément, d’identifier des comportements d'évitement ou d’attraction. 

Résultats : après avoir été attirés par l’alcool, les poissons-zèbres non modifiés, c’est-à-dire sans mutation du gène CHRNA3, avaient un comportement d’évitement à mesure que la dose augmentait. Autrement dit, plus ils buvaient, moins ils avaient envie d’y revenir. 

Alcoolisme : les porteurs de la mutation du gène consomment plus d’alcool

En revanche, les animaux porteurs de la mutation génétique avaient une bien meilleure tolérance à l’alcool. Le passage à l’évitement prenait davantage de temps et ils consommaient donc plus d’alcool que dans le groupe témoin. Les auteurs estiment donc que le gène CHRNA3 et la mutation de ce gène sont des régulateurs importants de la sensibilité à l’alcool.

Notre étude fournit une preuve expérimentale directe que CHRNA3 régule la sensibilité à l’alcool, assure Ajay S. Mathuru, l’un des auteurs. Des variants, qui modifient le fonctionnement de ce gène, pourraient accroître le risque de développer des troubles liés à la consommation d’alcool chez l’être humain, une hypothèse qui nécessite des recherches plus approfondies. Identifier de tels facteurs de risque pourrait permettre de mettre au point des stratégies de prévention et de traitement plus efficaces.” 

En France, la consommation d’alcool est la deuxième cause de mortalité prématurée. D’après l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), 11 % des décès masculins et 4 % des décès féminins y sont liés de façon directe ou indirecte.

Vous aimez cet article ? Abonnez-vous à la newsletter !

EN DIRECT

LES MALADIES

J'AI MAL

J ai Mal Bras et mains Bras et mains Tête et cou Torse et haut du dos Jambes et pied

SYMPTÔMES