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Cerveau

L'addiction alimentaire serait comparable à celle causée par l'alcool ou le tabac

De plus en plus de travaux suggèrent que certains aliments sucrés ultra-transformés agissent sur notre cerveau comme de véritables substances addictives, comme la nicotine ou l’alcool.

L'addiction alimentaire serait comparable à celle causée par l'alcool ou le tabac AaronAmat / istock




L'ESSENTIEL
  • Les aliments transformés riches en sucre activent les mêmes circuits cérébraux que les drogues.
  • Chez certaines personnes, ils provoquent des compulsions, un sevrage et une perte de contrôle.
  • "Ce n'est pas ce que l'on mange qui pose toujours problème, mais la relation que l'on entretient avec certains aliments."

"Le chocolat aux noisettes est ma drogue", "je suis accro à ces chips"... On plaisante à moitié, mais on ne pourrait pas mieux dire : selon un nombre croissant de chercheurs, l’addiction alimentaire serait bel et bien une réalité. "Un consensus émerge pour la considérer comme un véritable phénomène", affirme Claire Wilcox, psychiatre américaine spécialiste des addictions et des troubles alimentaires, dans un article publié par The Conversation. "Des centaines d’études montrent que certains aliments agissent sur le cerveau de façon comparable à la nicotine ou l’alcool."

Des effets similaires à ceux des drogues

Les aliments sucrés, ultra-transformés en particulier, activent notamment les réseaux liés au plaisir, au stress et au contrôle des impulsions. Dans le détail, la consommation répétée d’un aliment addictif, comme le sucre, libère de la dopamine, renforçant les habitudes et les envies. "Les indices sensoriels associés à ces aliments prennent le pouvoir sur nos décisions", explique la chercheuse.

Au fil du temps, le corps développe une tolérance, nécessitant des doses plus importantes pour ressentir les mêmes effets. Et en cas d’arrêt brutal ? Irritabilité, tristesse, voire dépendance psychologique peuvent apparaître. Ce phénomène pousse à consommer non plus pour le plaisir, mais pour éviter le malaise.

"Arrêter brutalement une alimentation riche en sucre peut entraîner un véritable sevrage, semblable à celui du tabac ou des opioïdes", précise la psychiatre. Et comme pour les drogues, l’exposition chronique à ces aliments nuit au cortex préfrontal, rendant plus difficile le contrôle de soi.

Qui sont les plus vulnérables ?

Certaines personnes semblent plus sensibles aux effets addictifs de la nourriture. Des études ont montré que les individus obèses activent davantage leur cortex préfrontal lorsqu’ils tentent de résister à la tentation alimentaire, signe d’un effort cognitif plus intense.

Comment soigner une addiction à un besoin vital ? "Contrairement à l’alcool ou au tabac, on ne peut pas arrêter de manger", rappelle la spécialiste. C'est pourquoi les traitements doivent être adaptés. Certains professionnels redoutent que l’interdiction de certains aliments provoque des troubles comme l’hyperphagie. D'autres, comme la psychiatre Kim Dennis, proposent une approche nuancée : ne pas restreindre les calories, mais aider les patients à identifier les aliments qui déclenchent une compulsion et à les éviter. "Ce n'est pas ce que l'on mange qui pose toujours problème, mais la relation que l'on entretient avec certains aliments".

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