Ils sont 36.000 en France à participer aux activités d'un des leader de la construction. Et chez Saint-Gobain France, à travers les usines, les enseignes de distribution, les centres de recherche et l'administration, "il existe beaucoup de conditions de travail et d'environnements très différents", comme le souligne Régis Blugeon, le DRH et directeur des Affaires Sociales. Une diversité qui est un véritable défi auquel cette société veut répondre à travers le respect de trois grands principes : la confiance, l'engagement et le travail en équipe.
"Ce constat de l'importance des sujets de sécurité et de santé est partagé par nos managers, nos équipes et aussi, bien sûr, nos partenaires sociaux qui les mettent systématiquement sur la table dans le cadre du dialogue social", explique Régis Blugeon.
Sur la santé et la sécurité au travail, deux programmes complémentaires
Mais concrètement, comment se traduisent ces intentions dans les missions quotidiennes des salariés ? "L'entreprise a choisi deux slogans pour illustrer son action dans ces domaines de la sécurité et de la santé au travail : 'Je veille sur vous' et 'Je prends soin de moi', une proximité sémantique pour deux programmes qui sont complémentaires", précise Régis Blugeon.
La première de ces préoccupations concerne la sécurité, presque une évidence dans des usines qui fabriquent des matériaux sensibles comme le verre et dont les enseignes de distribution sont aussi des lieux où ces matériaux sont manipulés, aussi bien par les salariés de l'entreprise que par les professionnels du bâtiment qui en sont les principaux clients. "Notre volonté est de faire en sorte que nos collaborateurs soient en sécurité depuis le moment où ils quittent leur domicile le matin jusqu'à l'heure à laquelle ils rentrent chez eux le soir", affirme Régis Blugeon en détaillant toutes les mesures prises en matière de prévention des risques : anticipation de la possibilité de chocs entre des engins et des personnes, port d'équipements de sécurité, chaussures, gants, lunettes, casques. Mais aussi vigilance respective entre les collaborateurs, un principe illustré par le "Je veille sur vous" : "La règle dans nos usines et dans nos centres de distribution, c'est le travail en binôme, faire en sorte que chacun puisse veiller à la sécurité de l'autre", explique le DRH.
L'objectif "zéro accident", un travail au quotidien
Un souci de la sécurité qui s'accompagne déjà d'une préoccupation de santé avec l'incitation des équipes à une pratique encore aujourd'hui assez peu répandue en France, l'échauffement matinal. "Au travail, on trouve souvent cela un peu ridicule, reconnait Régis Blugeon, mais lorsque l'on fait du sport, on commence bien toujours par s'échauffer !".
Résultat de cette préoccupation sur la sécurité, une ambition forte : atteindre l'objectif "zéro" dans le fameux taux de fréquence qui recense le nombre d'accidents par million d'heures de travail. Objectif qui reste à atteindre "mais c'est un travail au quotidien et notre volonté est de faire mieux que prévenir l'accident en agissant aussi sur les événements pouvant conduire l'accident à se produire", insiste Régis Blugeon.
Par exemple, chez Saint-Gobain, on travaille aussi sur le facteur de risque que sont les addictions. Et pas seulement les addictions classiques, l'alcool, les stupéfiants. "L'addiction aux smartphones dans l'univers du travail est un sujet qui monte !", note Régis Blugeon qui emploie un terme volontairement mesuré sur la façon dont une entreprise peut agir dans ce domaine: "Il faut y mettre une certaine intensité managériale...!"
En matière de prévention santé, la règle de la confidentialité
Sécurité, prévention des accidents, des blessures, des troubles musculo-squelettiques, autant de sujets que les dirigeants de cette entreprise mettent sur un pied d'égalité avec celui, consacré cause nationale en 2025, de la prévention en matière de santé mentale. Là encore, une règle d'or a été posée : la confidentialité. "Ce sont des professionnels de santé, dont certains sont membres de l'entreprise, qui écoutent", indique Régis Blugeon. Mais les collaborateurs disposent aussi d'un outil qui leur propose une forme d'auto-diagnostic, une plateforme qui leur permet de mesurer lorsqu'ils le souhaitent leur niveau de stress : si celui-ci est élevé, ils peuvent être orientés vers un professionnel de santé pour un suivi ou des soins.
L'ambition du "bien-être global"
Ces grandes lignes du programme de Saint-Gobain France pour aboutir au "bien être global" de ses collaborateurs ne sont pas que de bonnes intentions. Pour le DRH, elles font partie d'une certaine vision de l'univers professionnel : "Je viens d'une famille nombreuse et depuis tout petit on m'a appris à vivre dans le partage et la solidarité, j'ai toujours aimé le sport collectif et on voit qu'il y a là de la place pour la diversité, il y a des grands, des petits, des forts et des moins forts et cela montre bien que seul on n'y arrive pas, ce qui compte c'est aussi les autres qui vous aident à aller au-delà". Une croyance trop idéaliste, presque utopique, dans un monde de plus en plus marqué par l'individualisme ? "Lorsque l'on a le sentiment d'appartenir à une collectivité, cela donne du sens et si l'on arrive à éclairer son travail par un sens, cela donne de l'épanouissement professionnel !", réplique Régis Blugeon.


