On nous a longtemps dit que le diabète de type 2 était une maladie chronique, irréversible. Une fois installé, il fallait apprendre à « vivre avec ». Et puis, le mot rémission est entré dans le vocabulaire médical. Un mot qui change tout.
Rémission stricte, quand vos analyses redeviennent normales sans aucun traitement. Rémission "pharmacologique", quand les nouveaux médicaments effacent le diabète des bilans, à condition de poursuivre l’injection. Deux réalités cliniques, un même espoir : le diabète peut être mis en sommeil.
Se croire guéri
Alors, pourquoi ce mot dérange-t-il ? Parce qu’il bouscule les certitudes. Il donne de l’espoir, mais risque de semer la confusion. Certains patients se croient guéris, au risque d’arrêter leur traitement. D’autres découvrent avec amertume qu’ils sont toujours "diabétiques" alors que leurs chiffres sont parfaits.
Ce débat est plus qu’un débat médical : c’est un débat politique et sociétal. Avec près de 4 millions de diabétiques en France, le mot "rémission" rebat les cartes du remboursement, de la prévention, et même du regard que la société porte sur cette maladie.
Mieux vaut donner de l'espoir
Alors oui, parler de rémission, c’est prendre un risque. Mais refuser ce mot, c’est nier l’évidence : le diabète de type 2 n’est plus une fatalité. Et dans une maladie où la motivation des patients est un traitement en soi, mieux vaut parfois donner de l’espoir que de s’abriter derrière la prudence des textes.


