- Le SADI-S (single anastomosis duodeno-ileal bypass with sleeve gastrectomy) est une intervention, associant une sleeve gastrectomie à une dérivation intestinale, proposée en cas d’obésité sévère.
- Deux ans après l’opération, les patients ont perdu plus de poids que ceux ayant bénéfié du Bypass gastrique en Y (ou court-circuit gastrique).
- Ils ne souffraient pas plus d’effets secondaires graves liés à la technique chirurgicale.
Récemment intégré dans l’arsenal des interventions de chirurgie de l’obésité, le SADI-S (single anastomosis duodeno-ileal bypass with sleeve gastrectomy) est une intervention associant une sleeve gastrectomie à une dérivation intestinale, selon les Hôpitaux Universitaires de Strasbourg. Depuis 2007, cette technique restrictive et malabsorptive est proposée comme alternative au Bypass gastrique de Roux-en-Y pour pallier les complications nutritionnelles et la complexité de réalisation de la dérivation biliopancréatique avec anse en Y ou "Duodenal Switch". Elle "s’en distingue principalement par la conservation du pylore et la réalisation d’une seule anastomose. La conservation du pylore permettrait d’éviter le reflux biliaire et (…) de prévenir les hypoglycémies post-prandiales et le dumping syndrome qui restent assez fréquents chez les patients opérés d’un bypass gastrique de Roux-en-Y", indique la Haute Autorité de Santé (HAS).
Obésité : 381 patients suivis durant deux ans
Dans une nouvelle étude, publiée dans la revue The Lancet, des chercheurs du Centre intégré de l'obésité (CIO) des Hospices civils de Lyon (HCL) ont voulu comparer les deux techniques de chirurgie. Entre le 8 novembre 2018 et le 29 septembre 2021, 381 Français, âgés en moyenne de 44 ans, ont été recrutés. "Les principaux critères d'inclusion étaient les patients avec un IMC ≥ 40 kg/m2 ou ≥ 35 kg/m2 avec des comorbidités liées à l'obésité (diabète de type 2, hypertension, dyslipidémie, apnée du sommeil ou arthrose), et des candidats à un pontage gastrique SADI-S ou RYGB comme chirurgie primaire ou après une sleeve gastrectomie", peut-on lire dans les travaux. Lors de l’intervention, les participants ont été assignés aléatoirement au SADI-S ou Bypass gastrique en Y.
Une perte de poids supérieure grâce au SADI-S
Les résultats ont montré qu’après un suivi de deux ans, la perte de poids était statistiquement significativement plus élevée dans le groupe ayant bénéficié du SADI-S, par rapport au groupe Bypass gastrique en Y (- 76,0 % contre - 68,1 %). Le nombre d’effets indésirables graves liés à la technique chirurgicale était de 40 dans le groupe SADI-S, dont trois fuites anastomotiques et huit diarrhées sévères, contre 35 dans le groupe ayant bénéficié du court-circuit gastrique, dont cinq hernies internes et cinq cas de douleurs abdominales sévères, dont deux Laparoscopie diagnostique (procédure chirurgicale utilisée pour évaluer une pathologie intra-abdominale ou pelvienne) requises.



