- Étant donné que les maladies mentales ont été marginalisées, les patients sont isolés, renoncent aux soins, rencontrent des difficultés pour trouver un emploi ou un logement.
- Dans certains cas, la stigmatisation cause plus de souffrance que le trouble lui-même.
- Pour réduire la peur et les préjugés, il faut transformer la manière dont on parle de santé mentale, mais également interagir avec des personnes ayant vécu un trouble mental ainsi qu’adopter une posture empathique.
Si la stigmatisation en santé mentale est un problème, c'est parce qu'elle constitue un obstacle majeur à l’épanouissement et au rétablissement des personnes concernées. Mieux comprendre ses origines et ses mécanismes permet d'abandonner ces idées reçues pour privilégier l’empathie, la compréhension et le soutien.
Pourquoi autant de stigmatisation en santé mentale ?
La stigmatisation trouve ses racines dans l’histoire, nourrie par la peur, les stéréotypes et l’incompréhension. Longtemps associées à des phénomènes surnaturels ou à la "folie" dangereuse, les maladies mentales ont été marginalisées. Aujourd’hui encore, cette méfiance persiste et se traduit par des préjugés qui enferment les personnes dans des catégories réductrices.
Le problème, c'est que les conséquences sont multiples : difficultés à accéder à un emploi, à un logement, isolement social, voire renoncement aux soins par peur du jugement. Dans certains cas, la stigmatisation cause plus de souffrance que le trouble lui-même.
Comment mieux comprendre la santé mentale ?
Pour lutter efficacement contre la stigmatisation, il faut d’abord transformer la manière dont on parle de santé mentale. Les médias et les réseaux sociaux peuvent contribuer à ce changement en diffusant des informations positives, en redonnant la parole aux personnes concernées et en déconstruisant les mythes.
L’interaction sociale est également un levier puissant : rencontrer, écouter et échanger avec une personne ayant vécu un trouble mental réduit la peur et les préjugés. Des initiatives comme les Semaines d'Information sur la Santé Mentale créent des espaces pour échanger et mieux se comprendre.
La déstigmatisation passe par l’implication de tous
Adopter une posture empathique, c’est se mettre à la place de l’autre, comprendre au-delà des apparences et reconnaître les multiples dimensions de la santé mentale. Les proches, les familles et les professionnels de santé jouent un rôle essentiel pour expliquer, rassurer et accompagner sans jugement.
Certaines initiatives comme les "patients experts" ou les médiateurs contribuent à remettre en question les stéréotypes et à montrer que le rétablissement est possible. Les formations aux"premiers secours en santé mental" permettent aussi à chacun d’apprendre à repérer une détresse psychique, à écouter et orienter, pour finalement améliorer le soutien.
En savoir plus : "Préjugés, discrimination et exclusion en santé mentale - Pour en finir avec la stigmatisation" de Luc Vigneault et Tania Lecomte.


