- Des tests salivaires sont aujourd’hui capables de détecter précocement des maladies comme le cancer, le diabète, les maladies cardiovasculaires ou encore l’Alzheimer.
- Des technologies de plus en plus précises permettent de détecter de subtils changements moléculaires, précurseurs de maladies, qui auraient été impossibles à mesurer il y a quelques années.
- Facile à prélever, indolore et peu coûteuse, la salive pourrait devenir un outil clé pour le dépistage précoce.
Un simple échantillon de salive pourrait bientôt remplacer les prises de sang, les biopsies ou encore les IRM en matière de diagnostic. Longtemps sous-estimée, la salive regorge en effet d’indices sur notre santé : ADN, ARN, protéines, lipides… Autant de marqueurs biologiques qui changent subtilement lorsque la maladie s’installe. "Quelques gouttes de salive peuvent aujourd’hui révéler ce qui nécessitait autrefois un scalpel, une seringue ou un scanner", soulignent deux chercheurs de la RCSI University of Medicine and Health Sciences, en Irlande, dans un article publié dans The Conversation.
Des tests salivaires de plus en plus efficaces
Dès les années 1980, la salive a permis de détecter certaines hormones ou drogues, puis le VIH dans les années 1990. Ce qui change aujourd’hui, c’est la sensibilité des techniques, autrement dit "la vitesse et la précision". "Les techniques actuelles peuvent détecter des changements moléculaires discrets qui auraient été impossibles à mesurer il y a quelques années", selon les scientifiques. Ces progrès permettent notamment de repérer des pathologies comme le diabète, les maladies cardiovasculaires, certains cancers ou encore certaines maladies neurodégénératives.
Dans une recherche récente, la salive a notamment permis de distinguer les personnes en bonne santé de celles présentant des signes précurseurs d’Alzheimer. En odontologie, elle est aussi étudiée pour prédire les risques de caries ou de maladies parodontales. Et pour certains cancers, comme celui de la bouche, le potentiel est immense : "La détection précoce est essentielle, mais beaucoup de personnes ne se rendent compte du problème que lorsqu’il est beaucoup plus difficile à traiter", regrettent les chercheurs. Un simple test salivaire chez le dentiste pourrait tout changer, en détectant le cancer avant qu’il ne se propage.
Repérer les maladies avant les premiers symptômes
Une nouvelle méthode, la spectroscopie Raman, utilise par exemple la lumière pour lire la "signature chimique" d’un échantillon de salive, comme une sorte d’empreinte digitale. "Cela ressemble à de la science-fiction", mais cette technologie est déjà employée en laboratoire pour repérer les pathologies avant même l’apparition des symptômes. Ce n’est pas tout : à terme, la salive pourrait aussi permettre de surveiller les niveaux de stress, le risque infectieux ou les maladies neurodégénératives.
Ce qui rend cette approche si prometteuse, c’est sa facilité d’utilisation. "Pas de piqûres, pas de cliniques spécialisées" : la salive peut être prélevée à domicile et envoyée en laboratoire, une solution idéale dans les zones sous-médicalisées ou pour les patients réticents à consulter. Evidemment, toutes les maladies ne laissent pas de trace dans la salive, et les chercheurs poursuivent leurs travaux pour affiner les tests. Mais une chose est sûre : "L'époque où la salive était considérée comme de la simple bave est révolue."