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Un conte de féé médical

Par le Dr Sophie Lemonier

MOTS-CLÉS :

 Voici un conte de fées devenu réalité gràce à une équipe de chercheurs français qui ont véritablement réalisé une première.
L’histoire débute  en novembre 2003. Une fillette de 10 ans doit subir une greffe de moelle osseuse car elle est atteinte d’une maladie grave , héréditaire des globules rouges. Mais pour réaliser cette greffe, il faut donner un traitement qui détruit définitivement les ovaires. Donc, elle est adressée à un centre spécilaisé dans la fertilité et la reproduction humaine de la Pitié Salpétrière. Là  les médecins vont prélever un de ces 2 ovaires non encore matures et en congeler des fragments.


La jeune fille a 10 ans et donc aucun signe de puberté. Et l'objectif est de passer la phase critique du traitement de sa maladie sanguine puis de réimplanter ses fragments d’ovaires.
Effectivement 3 ans plus tard, la jeune fille est guérie de sa maladie du sang et n’a toujours pas de signe de puberté comme on s’y attendait. Elle retourne donc dans le centre de reproduction de la Pitié où elle va bénéficier d’une transplantation de ses propres fragments d’un ovaire .


Une grosse opération, j'imagine...
Une intervention relativement bénigne puisqu'elle se fait sous anesthésie locale. Mais ce qui est surprenant, c’est que les médecins n’ont pas replacé les fragments d’ovaire à leur place initiale, mais très superficiellement, entre la peau du bas du ventre et les muscles qui sont dessous. Là, une poche abdominale est créée dans laquelle sont déposés les précieux fragments congelés.

Deux mois plus tard, les seins commencent à pousser des deux  côtés. 4 mois plus tard, la puberté s’affirme et, comme une fleur au soleil, les poils pubiens et axillaires  apparaissent.  Et 3 ans et 3 mois après la transplantation de tissu ovarien, la petite fille est devenue une vraie jeune femme avec des seins complètement développés et, désolée pour ce détail mais il a son importance, ses règles sont régulières.

Cependant si cette personne a tout d'une femme , elle n'a sans doute pas assez d'ovules pour faire un enfant. Mais il reste encore, au congélateur des fragments d’ovaires qui pourront être greffés  pour tenter une grossess, si elle le souhaite. 

En fait, cette histoire vraie montre que la congélation d’ovaires non encore matures ne les abîme pas : donc une fois transplantés, ils reprennent leur fonction et la puberté peut être déclanchée. Cocorico : on en a révé, une équipe française  l’a fait.

 

Références

The Lancet, Induction of puberty by autograft of cryopreserved ovarian tissue