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QUESTION D'ACTU

Proposition de loi d'Eric Ciotti

Cannabis : les dangers d'un dépistage obligatoire au lycée

Le député Eric Ciotti veut rendre obligatoire un dépistage annuel de la consommation de drogue au lycée. Le ministre de l'Education, ainsi que les addictologues n'y sont pas favorables.

Cannabis : les dangers d'un dépistage obligatoire au lycée Brennan Linsley/AP/SIPA




Un dépistage obligatoire de stupéfiants tous les ans au lycée. Cette proposition de loi choc, déposée ce 17 janvier par le député UMP Eric Ciotti, en a fait bondir plus d'un. Ce dépistage aurait lieu dans le cadre d'une visite médicale, effectuée par le médecin scolaire. Elle devrait respecter le secret médical, mais les parents seront informés des résultats de l'analyse.

 

Une loi coercitive inefficace

« Fausse bonne idée », tranche le Pr Amine Benyamina, addictologue à l'hôpital Paul Brousse de Villejuif (Val-de-Marne). Selon lui, une mesure aussi stricte pourrait avoir l'effet inverse que celui escompté, à savoir braquer les adolescents. « Une mesure coercitive, ça ne marche pas. Par définition, un adolescent est dans la transgression, c'est une façon pour lui d'exister, de trouver ses limites, » explique-t-il.

 

Ecoutez le Pr Amine Benyamina, addictologue à l'hôpital Paul Brousse de Villejuif (Val-de-Marne) : « Cette fausse bonne idée peut avoir des effets contre-productifs comme une relation de tension entre adultes et adolescents. »

 

Ce dépistage obligatoire se veut dissuasif et veut renforcer une loi déjà sévère envers les drogues. Mais, comme le souligne lui-même le député Eric Ciotti, cette loi n'a pas empêché la France de devenir le deuxième pays où les 15-16 ans expérimentent le plus le cannabis. A 17 ans, ils sont même deux sur cinq à en fumer une fois.

 

Une prévention qui rate sa cible

Vincent Peillon, ministre de l'Education nationale, interrogé ce 20 janvier par i>TELE sur la proposition de loi, s'est prononcé contre. Il a souligné l'importance d'une campagne « de prévention et d'accompagnement sur les questions d'addiction. » Prévenir la consommation plutôt que la punir, c'est déjà la politique en place. Les chiffres le démontrent : cette méthode ne fonctionne pas vraiment auprès des adolescents. Le Dr Benyamina n'y voit rien de surprenant : ces campagnes ne tiennent pas compte du public auquel elles s'adressent.

 

Ecoutez le Pr Amine Benyamina, addictologue : « Les campagnes de prévention ne sont pas efficaces parce qu'elles sont mal pensées et mal ciblées. Il faut rentrer dans le monde et la culture de l'adolescent. »

 

 

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