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En Europe

Viande issue d’animaux clonés : l'Europe se bat pour la traçabilité

Par Raphaëlle Maruchitch

Les consommateurs sont susceptibles de manger de la viande de descendants d’animaux clonés sans en être informés. La Commission européenne veut développer la traçabilité.

GILE MICHEL/SIPA

Actuellement, il n’est pas possible de savoir si la viande ou le lait que l’on consomme sont issus de descendants d’animaux clonés ou non. La Commission européenne travaille à un nouveau « paquet législatif » sur ce sujet, qui devrait être proposé la semaine prochaine. Il y a deux ans, la Commission et le Parlement européens ainsi que les gouvernements avaient connu un premier revers, échouant au bout de trois années de négociation à trouver un terrain d’entente.


Interdiction possible du clonage à but alimentaire

Il faut savoir que les animaux clonés ne sont pas destinés à la consommation humaine – car notamment très coûteux – mais les embryons et les semences qui en sont issus sont commercialisés et leurs descendants, destinés à l’alimentation humaine. La France et l’Allemagne, « partisans déclarés de la traçabilité des produits du clonage », devraient passer à l'offensive. La volonté serait d'imposer l’étiquetage de ces produits. Toutefois, le combat risque d'être difficile : en effet, si la Commission bannissait viande et produits issus d'animaux clonés, elle fermerait alors la porte à ses partenaires commerciaux américains...  Par ailleurs, la Commission devrait « proposer d'interdire le clonage animal à but alimentaire dans l'Union européenne, qui n’est quasiment pas pratiqué à l'exception du Danemark ».


Moins d’antibiotiques dans les élevages aux Etats-Unis

Actuellement, les descendants des animaux clonés sont principalement élevés en Amérique du Sud (Argentine, Brésil, Uruguay) et aux Etats-Unis. Les Américains viennent par ailleurs de faire un pas en avant en ce qui concerne l’utilisation des antibiotiques dans les élevages. Ils ont dévoilé jeudi 12 décembre avoir intimé l'ordre à l’industrie pharmaceutique vétérinaire de « modifier les conditions d’utilisation de certains antibiotiques afin qu’ils ne soient utilisés qu’à des fins thérapeutiques », a rapporté La Croix. Rappelons que les antibiotiques y sont actuellement utilisés aux Etats-Unis en tant que facteurs de croissance, et non uniquement pour prévenir les maladies ou soigner les animaux dans les cheptels. L’Europe a de son côté aboli cette pratique depuis 2006.