ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > La vieillesse n’est pas toujours synonyme de sagesse

Psychologie

La vieillesse n’est pas toujours synonyme de sagesse

Par Diane Cacciarella

La vieillesse ne serait pas toujours liée à la sagesse, car des personnes relativement jeunes, ayant vécu des situations difficiles, peuvent être plus sages que leurs aînés. 

DragonImages/iStock
L’âge ne garantit pas forcément la sagesse d’une personne, selon Judith Glück, professeure de psychologie du développement.
Pour elle, la sagesse vient aussi des expériences individuelles, des contextes de vie et des ressources psychosociales.
La sagesse peut aussi diminuer avec l’âge car les capacités qu’elle nécessite déclinent.

Non, vieillir ne nous rend pas forcément plus sages, selon les travaux de Judith Glück, professeure de psychologie du développement, publiés dans la revue Current Opinion in Psychology. Dedans, elle remet en question la croyance selon laquelle les personnes âgées sont forcément dotées d’une plus grande sagesse. "L’expérience de vie accumulée est un fondement important de la sagesse, mais toutes les personnes très sages ne sont pas âgées et de nombreuses personnes âgées ne sont pas particulièrement sages”, explique la chercheuse.

Sagesse : prendre en compte plusieurs facteurs face à un problème 

La sagesse est définie comme une ressource pour faire face à des défis. D’après PsyPost, les modèles cognitifs de la sagesse la décrivent "comme la prise de conscience de l’incertitude et de diverses perspectives”, comme l'imprévisibilité, les limites de ses connaissances… 

Un psychologue américain, Robert Sternberg, a lui aussi travaillé sur cette notion. Il estime que répondre à un problème de façon sage, c’est prendre en compte plusieurs facteurs : "les intérêts divergents intra-individuels, interindividuels et extra-individuels, ainsi que les résultats à court et à long terme, dans le but général de maximiser le bien commun”. 

La sagesse vient aussi des expériences individuelles ou de contexte de vie

Dans son article, Judith Glück reprend ces précédentes définitions pour étudier la sagesse. Elle s’appuie aussi sur les différents travaux, menés depuis une trentaine d’années, sur ce sujet. Pour elle, il faudrait plus de données, mais elle arrive tout de même à en tirer quelques conclusions. 

Pour elle, la sagesse peut venir de l’âge, mais pas que. Elle s’acquiert aussi par les expériences individuelles, les contextes de vie et les ressources psychosociales. Autre conclusion, plus surprenante : la sagesse pourrait diminuer avec l’âge car les capacités qu’elle nécessite - régulation des émotions dans des moments parfois stressants ou la capacité à résoudre des problèmes - peuvent décliner en vieillissant.

"Il est important d’en savoir plus sur la façon dont la sagesse se développe et sur les moyens de favoriser son développement, non seulement pour améliorer le bien-être des individus, mais aussi pour augmenter les chances de survie de l’humanité”, conclut Judith Glück.