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Proposé par les médecins

Un dépistage du sida proposé pour tous

Par Mathias Germain

Un dépistage du sida proposé à tous par les médecins et non plus orienté vers les populations à risques, la France pourrait modifier sa stratégie sur le VIH. 

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Un dépistage du sida proposé à tous par les médecins la Haute Autorité de santé (HAS) devrait présenter dans les jours qui viennent une nouvelle recommandation sur le sujet. Pourquoi un tel virage ? Parce que les personnes dépistées trop tard ne sont pas celles que l’on croit. Ce ne sont ni homosexuels ni les usagers de drogue… mais plutôt les hétérosexuels de plus de 50 ans. Ils ont en effet 4 fois plus de risque de découvrir leur statut à un stade avancé de la maladie. Ce qui prouve bien que cibler les populations à risque laisse passer beaucoup de malades au travers des mailles du filet.

Combien de séropositifs s’ignorent ? Selon les estimations, ils seraient 36 000. En fait, un tiers des personnes diagnostiquées séropositives chaque année, sont dépistées à un stade avancé, voire au stade de la maladie. Et ce n’est pas faute de faire des tests. Avec plus de 5 millions de tests par an, la France est une de celle qui en pratique le plus en Europe. Mais, le problème ne date pas d’aujourd’hui. Banaliser le dépistage est en effet apparue nécessaire depuis le sida est une maladie chronique grâce aux traitements. En 2006 d’ailleurs, les Etats-Unis se sont lancés dans le dépistage généralisé. La même année, en France, le Conseil national du sida réclamait cette banalisation des tests. Pour son président, le Pr Willy Rozenbaum, 3 ans plus tard, il y a encore plus urgence.
 

Pr Willy Rozenbaum, président du Conseil national du sida.


Des chercheurs de l’Inserm ont publié une étude dans le BMJ en 2007. Ils estimaient qu’un dépistage de routine permettrait d’éviter 1290 infections par an.
 

Le coût d'un dépistage généralisé. Tout récemment, une étude française a mesuré le rapport coût-efficacité d’un dépistage généralisé. Concrètement, si dans les 2 à 3 ans qui viennent, on proposait à tous les Français de faire un test, on parviendrait à dépister suffisamment de personnes ignorant leur séropositivité pour que le coût soit acceptable. La question qui reste en suspens, c’est à quel rythme un dépistage généralisé serait nécessaire.
 

Comment pourrait s’organiser le dépistage de routine ? Ce serait aux médecins de proposer un test lors de toute consultation médicale. Aux urgences par exemple mais aussi au cabinet du généraliste. Le Dr Olivier Taulera, généraliste à Paris, est précurseur en la matière. Il nous explique comment il s’y prend.

Dr Olivier Taulera
, généraliste à Paris