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Enfants et alimentation

Allergie : débuter la diversification alimentaire à un âge tardif augmente les risques

Par Camille Sabourin

Introduire tardivement les allergènes alimentaires chez les enfants augmente le risque de développer des allergies.

shironosov/istock
La hausse des allergies alimentaires au sein de la population française est devenu un problème de santé publique.
Les recommandations pédiatriques préconisent l'introduction des aliments allergènes aux enfants en même temps que les autres aliments. C'est-à-dire à partir de 4 mois.
Une nouvelle étude de l'Inrae montre qu'une introduction plus tardive aux allergènes favorise le développement des allergies alimentaires.

Selon l'Inserm, la prévalence des allergies alimentaires oscillerait entre 2 % chez l'adulte et 5 % chez les enfants. Toutefois, les cas augmentent depuis des années, au point d'être considérés comme un problème de santé publique par le Programme national nutrition santé depuis 2001. L'origine de cette hausse pourrait provenir de l'alimentation dans l'enfance, selon des travaux de l'Inraeprésentés le 27 juillet 2023 dans la revue Allergy.

Allergie alimentaire : les assiettes de plus de 6.000 enfants passées au crible

Pour cette étude menée par plusieurs unités INRAE ainsi que l’Ined et le CHRU de Nancy, les chercheurs ont recueilli des informations sur les menus de 6.662 enfants entre l'âge de 3 mois et celui de 10 mois. Ils ont entre autres noté le nombre d'allergènes (produits laitiers, œuf, blé et poisson) non introduits entre 8 et 10 mois et calculé l’âge à l’initiation de la diversification alimentaire ainsi que le score de diversité alimentaire à 8 et 10 mois. Les pathologies allergiques (allergie alimentaire, eczéma, asthme et rhino-conjonctivite) ont été rapportées par les parents à 2 mois puis à 1, 2, 3,5 et 5,5 ans.

L'analyse des données a permis de mettre en évidence que l'âge auquel les enfants sont exposés aux allergènes alimentaires semble influencer les risques de réactions allergiques par la suite.

Allergènes : deux fois plus de risques d'allergie après une diversification tardive

Premier constat des scientifiques : seuls 62 % des très jeunes participants ont débuté la diversification alimentaire sur la période recommandée, soit entre 4 et 6 mois. L'équipe a également remarqué que pour 1 enfant sur 10, au moins 2 allergènes majeurs (parmi les œufs, le poisson, le blé et les produits laitiers) n'est pas intégré dans le menu des petits à l’âge de 10 mois. "Or, ces mêmes enfants ont un risque 2 fois plus élevé de développer une allergie alimentaire avant l’âge de 5,5 ans que ceux pour lesquels les 4 allergènes considérés sont introduits avant l’âge de 10 mois", indique l'Inrae dans son communiqué.

Cela confirme l'importance de respecter les recommandations qui suggèrent d'introduire les allergènes alimentaires majeurs (tels que les produits laitiers, les œufs, le blé et le poisson) dès l'âge de 4 mois pour réduire le risque de développer des allergies alimentaires.

La prévention des allergies alimentaires chez les enfants passe par une attention particulière à leur régime dès les premiers mois de vie. Il est essentiel de sensibiliser les parents et de leur fournir les informations nécessaires pour prendre des décisions éclairées concernant l'alimentation de leur progéniture.