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Santé mentale

Dépression : les habitants des banlieues pavillonnaires plus touchés ?

Par Geneviève Andrianaly

Le trouble dépressif est plus fréquent chez les personnes résidant dans des banlieues pavillonnaires que dans les centres-villes.

Rajesh Pandit/iStock
Le fait de vivre dans des zones urbaines denses n'entraînait pas les risques de dépression les plus élevés.
Le risque de souffrir de trouble dépressif est plus élevé chez les personnes résidant dans des zones à moyenne densité et des constructions de faible hauteur, comme les zones d'habitations unifamiliales en banlieue.
Cela pourrait être en partie dû aux longs trajets en voiture, à la réduction des espaces publics ouverts et à moins d'opportunités d'interactions.

"Les zones urbaines sont associées à des risques de dépression plus élevés que les zones rurales. Cependant, on en sait moins sur la manière dont les différents types d'environnements urbains sont liés au risque de trouble dépressif", a indiqué des chercheurs américains, danois et suédois. C’est pourquoi ils ont réalisé une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Science Advances.

Déterminer les facteurs environnementaux les plus importants pour la santé mentale

Dans le cadre des travaux, les scientifiques voulaient savoir quels facteurs de l'environnement étaient les plus importants pour le bien-être psychologique, afin que les villes puissent être mieux conçues pour être à la fois durables et favorables à la santé mentale. Pour mener à bien leurs recherches, l’équipe a analysé les images satellites de tous les bâtiments au Danemark sur une période de 30 ans (1987-2017) et les a classés en différentes catégories en fonction de leur hauteur et de leur densité.

Ensuite, les auteurs ont combiné la carte obtenue avec les adresses résidentielles individuelles et les registres sanitaires et socio-économiques du Danemark. "Cela nous a permis de prendre en compte les facteurs connus qui augmentent le risque de dépression, tels que le statut socio-économique ou le fait que les parents aient été diagnostiqués comme souffrant d'une maladie mentale", ont-ils précisé dans une publication de The Conversation.

Dépression : un risque plus faible dans les immeubles à plusieurs étages

Selon les résultats, le fait de vivre dans des zones urbaines denses n'entraînait pas les risques de dépression les plus élevés. "Cela peut s'expliquer par le fait que les centres-villes denses peuvent offrir plus d'opportunités de relations sociales et d'interactions, ce qui peut être bénéfique pour la santé mentale." En revanche, après un ajustement des facteurs socio-économiques, le risque le plus élevé se trouvait dans les banlieues pavillonnaires et le risque le plus faible dans les immeubles à plusieurs étages avec des espaces ouverts à proximité.

D’après les chercheurs, le risque plus élevé de dépression chez les habitants des banlieues pavillonnaires peut être en partie causé par les longs trajets en voiture, la réduction des espaces publics ouverts et une densité de population insuffisante pour permettre la création de nombreux lieux où les personnes peuvent se rassembler, tels que des magasins, des cafés et des restaurants. "Mais bien sûr, de nombreux autres facteurs peuvent également entrer en ligne de compte."

"Améliorer l'accessibilité des banlieues existantes aux services urbains et aux espaces publics"

"Une meilleure option consisterait à investir dans des tours d'habitation où les modes de vie ne dépendent pas de la possession d'une voiture particulière, en combinaison avec une conception réfléchie pour améliorer l'accès aux rives, aux canaux, aux lacs ou aux parcs urbains. Nous pourrions également améliorer l'accessibilité des banlieues existantes aux services urbains et aux espaces publics, et veiller à ce que ces zones centrées sur la voiture comportent davantage de quartiers accessibles à pied", a conclu l’équipe.