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Tarif de consultation : 2 syndicats de médecins rejettent le projet de la Sécu

Les deux principaux syndicats de médecins libéraux, chez les généralistes et les spécialistes, ont annoncé leur rejet des propositions des nouveaux tarifs de consultation : en réponse, le ministre de la Santé regrette leur absence de "responsabilité".

Tarif de consultation : 2 syndicats de médecins rejettent le projet de la Sécu andrei_r/iStock




L'ESSENTIEL
  • Les deux principaux syndicats de médecins libéraux, chez les généralistes et les spécialistes, ont annoncé leur rejet des propositions des nouveaux tarifs de consultation.
  • "On passe à côté d'une occasion d'améliorer la prise en charge de nos concitoyens, je trouve que les syndicats de médecins ne sont pas responsables", a réagi François Braun.
  • Les six syndicats de médecins représentatifs ont jusqu'à mardi soir pour signaler s'ils acceptent ou non la nouvelle grille de tarifs proposée pour cinq ans par la Sécu.

"Il n'y aura pas d'accord d'ici demain soir, c'est à peu près certain, même si je veux toujours croire au bon sens", a annoncé le ministre de la Santé François Braun ce matin du lundi 27 février au micro de France Inter. Les six syndicats de médecins représentatifs ont jusqu'à mardi soir pour signaler s'ils acceptent ou non la nouvelle grille de tarifs proposée pour cinq ans par la Sécu. C'est un "non" pour les deux principaux syndicats de médecins libéraux, chez les généralistes et les spécialistes, comme ils l’ont déclaré dimanche soir.

Le projet d'accord soutenu par le gouvernement sur le point de tomber à l'eau

La Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam) prévoit que toutes les consultations médicales seraient revalorisées de 1,50 euro. Pour les généralistes, cette revalorisation sans condition porterait la consultation de base à 26,50 euros, contre 25 euros depuis 2017. Les praticiens acceptant de prendre des "engagements territoriaux" (voir davantage de patients, participer aux gardes, exercer dans un désert médical, consulter le samedi...) obtiendraient un tarif de consultation supérieur, à 30 euros par exemple pour les généralistes, rappelle l'AFP.

Il est demandé aux médecins de souscrire à deux des engagements dans cette liste. "Et quand on dit faire une garde, c'est une garde par mois, donc arrêtons de dire que c'est une pression intolérable", s’est indigné M. Braun. "Ce n'est pas travailler plus, c'est travailler différemment" afin de garantir un accès aux soins à tous les Français. Avec le rejet des deux organisations pesant plus de 30 % chacune parmi les généralistes et les spécialistes, le projet d'accord soutenu par le gouvernement est sur le point de tomber à l'eau.

"On passe à côté d'une occasion d'améliorer la prise en charge de nos concitoyens"

"On passe à côté d'une occasion d'améliorer la prise en charge de nos concitoyens, je trouve que les syndicats de médecins ne sont pas responsables", a réagi François Braun, disant ne pas comprendre "une position aussi fermée". Il a également rappelé que la proposition représentait un effort de l'Etat de 1,5 milliard d'euros, "plus que ce qu'on a jamais fait dans les conventions précédentes". "26,50 euros, ce n'est pas du tout la valeur de la consultation. Un médecin a plus de 20 % de son revenu qui est fait de forfait, payé par l'assurance maladie, ce qui fait une consultation de base à 36,50 euros", a-t-il aussi rappelé.

Chez les généralistes, la question du tarif a été "marginale" dans l'issue du vote, a assuré à l'AFP Agnès Giannotti, la présidente de MG France, le plus important syndicat de généralistes, expliquant que les praticiens souffrent surtout d'un "manque de reconnaissance". Avec un rejet de l'accord, les nouveaux tarifs seront fixés par un "arbitre" - en l’occurrence, une haute fonctionnaire désignée par l'exécutif - qui aura "trois mois pour proposer un texte (...) qui s'imposera pendant au moins deux ans", a précisé M. Braun. "On va perdre du temps", a-t-il déploré.

Des solutions pour les patients atteints d'une maladie chronique sans médecin ?

Certains syndicats agitent désormais la menace d'un déconventionnement de nombreux médecins, désireux de retrouver leur liberté tarifaire. Cela "pénaliserait encore plus les Français en créant une médecine à deux vitesses, avec seuls les riches qui pourraient se soigner. Ce n'est pas ça l'esprit de la Sécurité sociale", a jugé le ministre de la Santé. François Braun a aussi rappelé que "la rémunération moyenne d'un médecin généraliste est de 90.000 euros par an". "On peut considérer que c'est une rémunération juste, surtout qu'avec cette convention on va rajouter 20.000 euros de plus par an", a-t-il ajouté.

Reste que le probable échec des négociations entre la Sécu et les praticiens aura des conséquences concrètes pour les quelques 6 millions de Français actuellement sans médecin traitant. Pour les 600.000 personnes atteintes d'une maladie chronique sans médecin, des solutions seront trouvées, a promis François Braun, précisant qu'il ferait des annonces "la semaine prochaine".

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