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Maladie neuropsychiatrique

Syndrome de Gilles de la Tourette : une nouvelle molécule pour réduire les tics ?

Par Geneviève Andrianaly

Des scientifiques américains ont testé l’efficacité de l’écopipam, une molécule en cours de développement, contre les tics moteurs et sonores causés par le syndrome de Gilles de la Tourette.

PeopleImages/iStock
Le syndrome de Gilles de la Tourette a été décrit pour la première fois au XIXe siècle.
Il touche environ une personne sur 2.000 en France et plus souvent les garçons que les filles.

Le syndrome de Gilles de la Tourette se caractérise par des tics involontaires, soudains, brefs et intermittents, se traduisant par des mouvements ou des vocalisations. Ces derniers surviennent entre 6 et 8 ans. En général, les tics moteurs apparaissent en premier et touchent principalement le haut du corps, le visage, la tête et les bras.

Selon l’Institut du cerveau, cette pathologie n’est pas héréditaire, mais il existe une composante génétique. Cependant, peu de gènes de prédisposition ont été identifiés. Cette maladie "se résorbe ou s’améliore spontanément à l’âge adulte chez environ 25 % des patients. Pour les 75 % restants, les symptômes peuvent se maintenir ou même s’aggraver", indique la fondation.

Syndrome de Gilles de la Tourette : comparer l’efficacité de l’écopipam et d’un placebo

Dans une récente étude, des chercheurs du University of Cincinnati College of Medicine ont voulu évaluer une nouvelle molécule. Il s’agit de l’écopipam (Emalex Biosciences), un bloqueur sélectif des récepteurs de la dopamine-1. Dans le cadre des travaux, l’équipe a recruté 153 personnes âgées de 6 à 18 ans. Elles ont été réparties en deux groupes. Les membres du premier groupe ont bénéficié de l’écopipam et les autres participants ont reçu un placebo. "Le critère d'évaluation principal était la variation moyenne sur 12 semaines du score total des tics. La sécurité et la tolérance ont été évaluées à chaque consultation", peut-on lire dans les recherches.

La molécule réduit les tics avec un faible risque d’effets secondaires

Selon les résultats, publiés dans la revue Pediatrics, le nombre total de tics a diminué de façon significative entre le début de l'étude et la 12ème semaine dans le groupe ayant bénéficié de l’écopipam par rapport au groupe ayant reçu un placebo. "Une prise de poids plus importante a été observée chez les patients se servant du placebo. Aucun changement métabolique ou électrocardiogramme n'a été identifié. Les maux de tête (15,8 %), l'insomnie (14,5 %), la fatigue (7,9 %) et la somnolence (7,9 %) ont été les effets indésirables les plus fréquents", ont détaillé les auteurs.